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Les Européens davantage séduits par la mobilité douce 

Publié le 21 février 2023

Par Jean-Baptiste Kapela
5 min de lecture
Europ Assistance a publié la première édition de son nouveau baromètre Auto et Mobilité. Selon l’assisteur, entre les préoccupations sanitaires, économiques et environnementales, les Européens revoient leurs habitudes de mobilité.
Mobilité
28 % des possesseurs de trottinette sont âgés entre 18 et 34 ans ©Aleksandar/Adobe Stock

Ce serait un euphémisme de dire que la crise sanitaire a chamboulé nos habitudes. En ce qui concerne celles liées à la mobilité, pour les Européens, n’ont pas été épargnées. En ce sens, Europ Assistance vient de publier la première édition de son baromètre Auto et Mobilité. L’enquête a été menée du 29 novembre au 9 décembre 2022, auprès de 6 000 personnes dans six pays par l’institut de sondage Ipsos : l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie et le Portugal. Cette dernière a pour mission de mieux appréhender les habitudes de mobilité des Européens.

 

Ainsi, selon l'étude, les modes de transports "doux" sont en vogue. 31 % des Européens déclarent marcher plus souvent qu'avant la crise sanitaire et 30 % des utilisateurs de vélos électriques l'utilisent plus fréquemment. Concernant les vélos classiques, la part s’élève à 25 %. Même dynamique pour la trottinette, 28 % des utilisateurs de trottinettes personnelles en font davantage.

Cependant, en Europe, la courbe s'inverse au sujet des transports impliquant une proximité avec des inconnus. Conséquence : 30 % des utilisateurs déclarent faire moins de covoiturage, et 25 % utilisent moins régulièrement les transports publics. Une tendance qui s’observe aussi pour le taxi ou l’autopartage. En revanche, en France, le covoiturage au quotidien décolle enfin selon une étude de l’Arval Mobility Observatory.

 

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"Depuis la crise sanitaire, le secteur de la mobilité a atteint un point critique où les enjeux environnementaux ont modifié les comportements et les pratiques des Européens", affirme Cédric Pauly, directeur groupe de la ligne métier mobilité d'Europ Assistance. En effet, les préoccupations environnementales, mais aussi économiques, sont l’essence même de ces changements d’habitude. Pour preuve, 64 % des Européens déclarent avoir dû revoir leur routine de mobilité en raison de l'inflation et du coût du carburant. Même pourcentage en ce qui concerne ceux déclarant avoir déjà modifié leurs modes de déplacement au profit d’un comportement plus écoresponsable.

 

La voiture toujours le moyen privilégié

 

Cette conscience écologique semble déjà bien ancrée dans les esprits. La moitié des Européens (54 %) dit avoir mauvaise conscience au sujet de l'empreinte carbone de leur voiture. Cependant, seuls 15 % sont "tout à fait d'accord" avec cette affirmation. Des chiffres beaucoup plus élevés au Portugal et en Espagne avec 75 % de réponses positives. Mais si certains usages changent, d’autres demeurent. L’usage de la voiture est ainsi toujours majoritaire en Europe, avec 88 % de la population qui possède au moins une voiture au sein du foyer. L’usage de la voiture personnelle n’a donc pas réellement changé. De fait, 68 % des automobilistes déclarent que l’utilisation de leur voiture est restée stable.

 

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C’est en se penchant sur les différentes populations qu’apparaissent les différences liées au rapport à la voiture. Les jeunes (18-34 ans) émettent plus de réticences à abandonner leur voiture personnelle. Ils sont 40 % à déclarer qu'ils pourraient le faire. Parmi-eux, seulement 12 % pourraient "certainement" le faire. Même tendance pour les habitants des grandes villes ayant accès à plus d'alternatives de mobilité. 35 % d’entre eux pourraient renoncer à posséder une voiture personnelle, contre 31 % dans les petites villes et les zones rurales. Les différences varient également selon les pays. Français et Belges auraient plus de réticence à abandonner la voiture, moins en Italie et en Espagne.

 

Les véhicules électriques ont du mal à s'ancrer dans les habitudes

 

L’électrique peine encore à s'imposer dans le quotidien des Européens. Ainsi, 89 % d’entre eux possèdent un véhicule à moteur thermique, essence ou diesel. De leur côté, les voitures hybrides représentent 5 % et les véhicules électriques à peine 1 %. Cependant, dans les intentions, les chiffres sont de meilleur augure pour les véhicules électrifiés. De facto, 31 % des Européens pourraient envisager d'acheter une voiture hybride ou électrique, et 9 % pourraient "certainement" le faire.

 

Sans réelle surprise, les freins qui demeurent sont le coût élevé d’acquisition d’un véhicule électrifié (52 % de ceux qui ne possèdent pas de VE). L’autre point noir a l’acquisition d’un modèle à batterie sont les infrastructures de recharge (32 % de mentions pour les difficultés d'installation d’une borne de recharge à domicile ou leur absence sur le lieu de travail).

 

Les jeunes Européens séduits par les "nouvelles mobilités"

 

Les vélos deviennent, quant à eux, omniprésents dans les foyers européens. 63 % en possèdent au moins un. Près de la moitié utilisent leur vélo au moins une fois de temps en temps, en semaine ou le week-end. Concernant les vélos électriques, 20 % des personnes interrogées déclarent en posséder un. Les 18-34 sont davantage représentés par ce chiffre (30 %). Pour les vélos électriques, des inégalités persistent selon les pays. L’Espagne et le Portugal enregistrent respectivement 16 % d’utilisation, tandis que la Belgique et l’Allemagne affichent respectivement 25 et 24 % d’utilisation.

 

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"Face aux défis environnementaux et énergétiques, les Européens, de manière assez uniforme par pays, se sont fortement tournés vers les mobilités douces telles que le vélo et la trottinette. Autrefois considérés comme des alternatives, ces moyens de déplacement deviennent des solutions crédibles et pérennes que l'ensemble de l'écosystème doit prendre en compte", déclare Anne-Laure Alviset, directrice marketing de la ligne métier mobilité d'Europ Assistance.

 

Dans la catégorie des mobilités douces, les trottinettes poursuivent leur ascension. 17 % des Européens déclarent en posséder au moins une. Une part qui s’avère être bien plus élevée en France et en Espagne. Notons que les taux de possession sont similaires entre les trottinettes standards (13 % de possesseurs) et les trottinettes électriques (11 %). Une mobilité qui séduit particulièrement les jeunes Européens. 28 % des propriétaires de trottinettes ont entre 18-34 ans.

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