Le risque routier, pas une priorité pour les entreprises
En 2018, 482 personnes ont perdu la vie lors d’un trajet domicile/travail ou d’un déplacement professionnel. Les accidents de la route sont la première cause de mortalité entreprise et pourtant, les employeurs ne semblent guère s’en inquiéter. C’est ce qui ressort du baromètre prévention routière Allianz France-CSA, fruit d’une enquête menée auprès de 400 sociétés disposant d’une flotte de plus de 5 véhicules et de 1 000 salariés effectuant des trajets domicile/travail et/ou des déplacements professionnels à l’aide d’un véhicule, motorisé ou non.
Premier constat, seulement 1/3 des entreprises interrogées ont mis en place un véritable plan de prévention des risques routiers et 43 % déclarent avoir une connaissance précise du coût des sinistres routiers. La plupart se contentent d’entretenir régulièrement leurs véhicules sans se pencher sur la question de la prévention. Autre signe du manque de sensibilisation des salariés, seulement 57 % des entreprises contrôlent les dérives de conduite au volant et 42 % déclarent ne faire aucun suivi. Quant au Document Unique d’Evaluation des Risques (DUER), obligatoire depuis 2001, qui doit permettre d’évaluer précisément le coût des sinistres et les besoins en sécurité routière, il n’est rempli que par 61 % des responsables interrogés.
Les salariés pas plus concernés
"Les entreprises et leurs salariés ne se préoccupent pas des risques routiers, ils n’en ont pas conscience. Ils en minorent donc l’importance et les conséquences, considérant qu’ils n’ont pas le temps de s’y intéresser. Résultat : en dehors de l’obligation, en vigueur depuis 2017, des employeurs à désigner les conducteurs d’un véhicule d’entreprise en infraction, toutes les autres obligations légales des entreprises en matière de prévention des risques routiers font défaut notamment dans les plus petites entreprises", explique Pierre Labarraque, directeur de département de l’institut CSA.
Les salariés ne se sentent plus concernés que leurs employeurs. A peine plus de la moitié d’entre eux (55 %) ignorent que les accidents de la route sont la première cause de mortalité au travail. Il ressort également du baromètre qu’ils préfèrent les mesures de prévention les moins contraignantes, comme les actions de communication, plutôt que les stages reconnus comme plus efficaces pour améliorer la sécurité routière.