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Laurent Evain, Xee : "Faire passer la flotte de 40 000 à près de 70 000 unités"

Publié le 29 octobre 2020

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Conforté dans son choix stratégique, Xee entend accélérer les déploiements sur des véhicules de toutes les tailles, en 2021. Laurent Evain, le co-président, nous en dit davantage sur la feuille de route.
Laurent Evain, co-président de Xee.

 

Journal de l'Automobile. Votre récente actualité fait état d'un contrat avec Smoove, le fabricant de vélos spécialisé dans la mobilité partagée. Quelle interprétation peut-on faire de cet accord ?

Laurent Evain. Nous y avons vu une opportunité, mais surtout la possibilité de mettre en œuvre trois dimensions qui nous sont chères. Avec le projet de Smoove, nous sommes mis au défi sur des sujets d'internet des objets (IoT), de gestion embarquée de la donnée et de traitement de gros volumes d'information en temps réel. Ce projet remporté durant le confinement de printemps a fédéré les compétences de toutes les équipes et a permis de se focaliser sur des sujets autres que la crise sanitaire.

 

JA. Ce n'est pas votre coup d'essai dans le monde du deux-roues…

LE. En effet, depuis 18 mois environ, Xee travaille avec KTM. Là déjà, il s'agissait de remontée de données depuis des véhicules motorisés aux règles dynamiques différentes. Nous apprécions cette branche d'activité et Smoove souhaitait relier des organes de sécurité critiques à la plateforme. Au lieu de trouver plusieurs partenaires, Xee a su être son interlocuteur unique, nous pouvons faire valoir cette performance.

 

JA. Il y a deux ans maintenant que Xee a recentré ses activités sur le BtoB. Quel bilan tirez-vous de cette stratégie ?

LE. Nous sommes parvenus à valider le choix technologique, notamment en faisant preuve d'une fiabilité industrielle empreinte d'agilité. Nous sommes capables de travailler avec des constructeurs dans le respect de leurs contraintes. Le secteur nous pousse toujours à hésiter entre nous positionner comme des ultras spécialistes et des excellents généralistes. Xee a fait le choix d'être un virtuose de l'optimisation en BtoB. A ce jour, nous traitons 1,5 milliard de données variées par jour et nous assumons d'être celui qui vient dépoussiérer le secteur.

 

JA. Quelle est la traduction de ces ambitions sur le plan quantitatif ?

LE. Depuis deux ans, nous avons construit beaucoup de phases préalables avec des constructeurs et des opérateurs, à l'instar de KTM et Keolis. Nous avons notamment équipé les 1 500 bus londoniens. En 2021, Xee entend faire passer la flotte de véhicules connectés de 40 000 à près de 70 000 unités. L'effort sera mis sur les gros véhicules et les deux-roues pour rééquilibrer la balance, par rapport aux VL et VUL qui sont historiquement bien représentés sur notre plateforme. Dans un peu plus d'un an, nous pensons ainsi avoir 10 % de deux-roues, 40 % de gros véhicules et 50 % de VL-VUL.

 

JA. Pour y parvenir, il faut convaincre. Sur quel terrain technologique vous amènent les clients ?

LE. Clairement, ils nous amènent vers plus de compréhension métier et donc une meilleure prise en considération de leurs contraintes propres. Sous peu, nous allons recevoir la certification du consortium européen IT for PT (transport public), ce qui sera le gage de notre crédibilité et de notre légitimité à les démarcher. En cette fin d'année, par ailleurs, nous allons lancer Intelligent Connected Maintenance, un nouvel outil de supervision des flottes capable de prendre en compte l'environnement de circulation dans ses calculs. Ainsi, le croisement de données avec les éléments contextuels aboutit à un système d'alerte plus efficace et adapté.

 

JA. Quels sont les risques identifiés chez vos clients ?

LE. Il y a une notion d'investissement dans le matériel avec un engagement dans la durée qui ne convient pas forcément à chacun, dans cette situation particulière. Nous sommes cependant satisfaits de voir que les entreprises les plus grosses n'ajournent pas les décisions, tout comme les plus modestes nous sollicitent pour baisser toujours plus les coûts.

 

JA. Envisagez-vous cependant de faire bouger le modèle économique de Xee ?

LE. Pas dans les 12 prochains mois. A plus long terme, il serait important de réduire notre dépendance à la vente de matériel grâce à une relation plus forte avec les constructeurs. Nous pourrions alors nous appuyer sur ce que leur boitier installé en usine sera capable de remonter. Nous avons réouvert des discussions avec un constructeur français, cinq ans après qu'elles ont été suspendues. La preuve que la maturité et les besoins ont franchi un palier. Des échanges ont aussi lieu avec des constructeurs japonais et sud-coréens. Tous recherchent de l'optimisation.

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