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La voiture n’a (peut-être) pas dit son dernier mot

Publié le 7 juillet 2022

Par Damien Chalon
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory – Dans le contexte actuel où les gares et les aéroports tournent au ralenti, la voiture tire son épingle du jeu. La montée en puissance des modèles à faibles émissions de CO2 pourrait également contribuer à remettre l'automobile au centre du jeu.

Depuis plusieurs années, on le sait, la voiture n’est plus en odeur de sainteté. Les modèles les plus anciens, réputés plus polluants, sont exclus des villes au nom de la préservation de l’atmosphère. L’usage des quatre roues est en outre, de plus en plus taxé au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, par une fiscalité écologique punitive. L’automobile ne fait plus rêver, notamment les jeunes générations qui rechignent à passer leur permis de conduire. En un mot, la voiture n’est plus du tout "tendance".

 

Sur le plan industriel, l’horizon de la filière automobile, jadis véritable fierté nationale, semble quant à lui bouché par les gros nuages règlementaires en provenance de Bruxelles et de ses eurodéputés. Il lui faut changer en un temps record (d’ici 2035) les plans de charges de ses usines, investir des milliards d’euros, oublier les moteurs thermiques au profit des batteries à cellules.

 

Sur le papier, donc, l’avenir de l’automobile est loin d’être rose. Dans les faits toutefois, le tableau n’est peut-être pas aussi sombre que cela. Car c’est compter sans les autres modes de transports (métro, trains, avions) qui, à la veille de chaque gros départ en vacances, se rappellent au bon souvenir de leurs usagers en… se mettant en grève.

 

A cet égard, l’été 2022 ne déroge pas à la règle, avec plusieurs appels à des mouvements sociaux (de préférence les week-ends de grands départs), synonymes de paralysie des déplacements de millions de vacanciers. Depuis plusieurs semaines, en Île-de-France, on sentait le ton monter dans les rangs des conducteurs de RER sur des lignes gérées par la SNCF. Dans le même temps, l’inflation des prix consécutive au conflit en Ukraine et les menaces qu’elle fait peser sur leur pouvoir d’achat, attisent les revendications salariales des employés dans l’aérien et le ferroviaire. On ne compte plus les vols annulés, les trains nationaux et régionaux supprimés, les milliers de bagages en souffrance et les clients sans "plan B", abandonnés à leur triste sort.

 

Ironie du sort, et si cette pagaille dans les transports faisait au final les affaires de la bonne vieille voiture ? Quand les gares et les aéroports tournent au ralenti, elle représente pour les familles l’assurance de la liberté de leurs mouvements et de leurs déplacements. Même avec un prix du carburant dissuasif, à plus de 2 € le litre. Cela tombe bien, cette année, selon le Baromètre international de la confiance dans les voyages, réalisé par OpinionWay pour Allianz Partners, plus de six Français sur 10, veulent rester dans l’hexagone pour passer leur été. La voiture peut donc remplacer, au pied levé, un train ou un avion défaillant.

 

Durant le confinement déjà, la voiture avait retrouvé ses lettres de noblesse face à des transports en commun soupçonnés d’être des bouillons de culture propices à la propagation du virus de la Covid-19. Selon la dernière édition de l’enquête "Mobilité et qualité de vie au travail" réalisée par Ekodev, la voiture (qu’elle soit personnelle, de fonction ou de service) reste d’ailleurs en 2022 le moyen de transport principal d’un Français actif sur deux se rendant à son travail.

 

Alors, on se prend à rêver. Et si, en étant plus vertueuses en termes d’émissions de CO2, moins coûteuses à l’achat ou à l’usage, plus autonomes dans leur conduite, les voitures de demain retrouvaient grâce aux yeux des usagers ? De quoi mettre aussi du baume au cœur d’une industrie, dont les volumes de ventes devraient revenir cette année au niveau des années… 70.

 

L’Arval Mobility Observatory

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