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La sécurité sur les routes, c’est l’affaire de tous les usagers

Publié le 20 juillet 2023

Par Damien Chalon
4 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory – La place de la voiture et la sécurité routière seront-elles la marque de fabrique du gouvernement Borne n°2 ? Alors que la locataire de Matignon vient d’être confirmée dans ses fonctions par l’Élysée, c’est en tout cas les deux dossiers qu’elle semble vouloir traiter en priorité.
sécurité routière
45 % des Français estiment que la cohabitation sur les routes se fait dans de bonnes conditions. ©Adobe Stock-Kara

Il est vrai que le calendrier (les grands départs pour les vacances d’été) est effectivement propice à des annonces pour améliorer la sécurité des Français au volant et sur les routes. Le maître-mot de cet arsenal est "sévérité" : création d’un homicide routier en lieu et place de l’homicide involontaire, pour les conducteurs impliqués dans des accidents mortels de la route ; suspension automatique du permis de conduire pour les automobilistes contrôlés sous l’emprise de drogues ou d’alcool dès la première infraction ; suspension automatique du permis de conduire, également dès la première infraction, en cas de grand excès de vitesse (égal ou au-delà de 50 km/h). Sans oublier un alourdissement des retraits de points pour tous ces délits.

 

Les modes de déplacements dans les grandes villes sont aussi dans le viseur du gouvernement. Début juillet, il était ainsi à la manœuvre pour adapter le dispositif des ZFE (zones à faibles émissions), jugé illisible, flou ou encore injuste par l’opinion publique.

 

Dans les rangs de l’exécutif, on se refuse à parler de "rétropédalage", et on met l’accent sur "l’adaptation des restrictions", avec pour résultat, l’impression que le soufflet est quand même bien retombé. Seules cinq grandes agglomérations sont au final contraintes de durcir le dispositif des ZFE, contre 43 initialement. Concrètement, Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg et Rouen devront interdire d’ici à janvier 2025 les véhicules classés Crit’Air 5, 4 et 3 dans les ZFE.

Mieux gérer les déplacements multimodaux

 

Ces différentes annonces interviennent alors même que le "partage de la route" se fait plus difficilement entre automobilistes, piétons, adeptes des trottinettes et autres scooters ou vélos. La seconde édition du Baromètre de la prévention routière Allianz France-CSA (1) qui vient d’être publiée, montre en effet une dégradation assez nette de la perception de ce partage entre les différents utilisateurs : 45 % seulement des Français estiment que cette cohabitation sur la route se fait dans de bonnes conditions. C’est cinq points de moins qu’il y a un an.

 

En cause, l’inattention des automobilistes au volant (trop de consultations des portables ?), le non-respect du Code de la route, ou encore la mauvaise cohabitation avec les engins de déplacement personnels motorisés (EDPM).

 

Le baromètre Allianz France-CSA indique d’ailleurs que 2/3 des personnes interrogées se déclarent opposées aux trottinettes électriques en libre-service, celles-là même qui seront interdites dans la capitale à compter du 1er septembre 2023. Les utilisateurs de vélos à assistance électrique ou classiques sont également pointés du doigt pour leur absence de "civisme" sur la route par 58 % des Français.

 

Dans ce tableau pour le moins morose où le chacun pour soi tient lieu de règle de conduite, une lueur d’espoir est avancée par les auteurs du Baromètre : 69 % des propriétaires d’EDPM déclarent avoir souscrit une assurance spécifique, soit une hausse de huit points en un an. Preuve que les messages de prévention et surtout, leur répétition, peuvent avoir des effets bénéfiques.

 

Rappelons que, selon les chiffres de la sécurité routière, à fin juin sur douze mois, l’accidentalité a quasiment renoué avec ses niveaux d’avant pandémie, mais la nature des accidents a changé. Les automobilistes représentent un peu moins de la moitié de la mortalité routière (1 519 tués sur les douze derniers mois, contre 1 622 pour toute l'année 2019).

 

En revanche la mortalité à vélo a nettement progressé (215 cyclistes sont décédés ces douze derniers mois, soit +15 % par rapport à 2019). Quant à la mortalité en EDPM, elle a concerné 31 personnes depuis un an.

 

Des chiffres à méditer à la veille du premier grand "chassé-croisé" de l’été et des longues balades familiales à vélo et/ou trottinettes. Bonnes vacances.

 

L’Arval Mobility Observatory

 

(1). Enquête Online menée du 7 au 25 avril 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 2016 Français âgés de 15 ans et plus (méthode des quotas).

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