Europcar dévoile les objectifs de son IPO

Europcar va bientôt ouvrir un nouveau chapitre de son histoire. Le loueur détenu aujourd'hui à 86,79% par la société d'investissement Eurazeo a en effet procédé à l'enregistrement de son document de base auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF), une étape nécessaire avant sa cotation sur le marché Euronext à la Bourse de Paris. Cette dernière devrait intervenir au cours du premier semestre et l'IPO donnera lieu à une augmentation de capital de 475 millions d'euros. Et autant dire que cela changera beaucoup de choses. L'introduction en Bourse du loueur doit lui permettre de réduire son niveau d'endettement et de continuer de croître.

L'augmentation de capital sera en effet utilisée à hauteur d'un peu plus de 300 millions d'euros afin de réduire un emprunt obligataire et le loueur n'exclut pas de procéder à de nouvelles opérations de croissance externe, à l'instar de ce qu'il a fait récemment en prenant une participation majoritaire dans la société de car sharing pour professionnels Ubeeqo. "Nous avons récemment renouvelé une ligne de financement de plus d'un milliard d'euros avec des intérêts financiers plus intéressants de cinquante points de base", souligne en outre Caroline Parot, la directrice financière du groupe Europcar. Le loueur devrait donc continuer à acheter énormément de véhicules.

L'an dernier, Europcar a pris livraison de 262000 véhicules et sa flotte était composée en moyenne de 189269 véhicules (VP+VU). Ces véhicules étaient en buy-back à 92% et répartis sur 3700 agences présentes dans plus de 140 pays dans le monde. Les neuf pays où le loueur a des filiales totalisent à eux seuls quelque 1900 agences, le loueur comptant aujourd'hui des filiales en Allemagne, au Royaume-Uni, en France, en Italie, en Espagne, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Belgique et au Portugal. "Nous sommes leaders en Europe avec une part de marché de 19%", relève Philippe Germont, le président du directoire et directeur général du groupe Europcar.

Sur le Vieux Continent, le loueur exploite en outre le réseau de location low cost InterRent, un réseau lancé courant 2013 qui concernait 76 agences, totalisait 4730 véhicules et était déployé dans six filiales du groupe en Europe à la fin 2014 (21 agences et 800 véhicules en France). "Il est aussi déployé chez nos franchisés et, ici, les véhicules sont tous des véhicules dits à risque", précise Caroline Parot. Et bien évidemment, il a vocation à se déployer, le groupe souhaitant le développer sous forme de franchises dans quarante pays d'ici à la fin 2015 (19 à la fin 2014).

Autre impact majeur de l'introduction en Bourse d'Europcar, la constitution d'un conseil de surveillance. A compter de ladite introduction, il sera présidé par Jean-Paul Bailly, ancien P-dg du groupe La Poste. Les cinq autres membres indépendants du conseil seront Pascal Bazin, ancien directeur général d'Avis Europe, Virginie Fauvel, membre du comité exécutif d’Allianz France en charge du digital et du market management, Angélique Gérard, directrice de la relation clients du groupe Iliad, Jean-Charles Pauze, président du conseil de surveillance de CFAO et ancien président du directoire de Rexel, et Sandy Miller, notamment ancien président de Budget Group et ancien président de l'American Car Rental Association. Le conseil comprendra par ailleurs quatre représentants d’Eurazeo. "Eurazeo restera actionnaire du groupe Europcar", précise Caroline Parot.

76,4%

C'était le taux d'utilisation de la flotte du groupe Europcar en 2014 (75,6% en 2013).

45%

Il s'agit de la contribution des professionnels au chiffre d'affaires du groupe Europcar en 2014.

8,3

C'était, en mois, la durée moyenne de détention des  véhicules chez Europcar en 2014.