Europcar au centre des convoitises
...valse des concentrations semble se poursuivre dans le secteur de la location d'automobile. Annoncée en septembre dernier par Volkswagen, la possible vente de sa filiale Europcar prend aujourd'hui un nouvel élan. Si, initialement, le constructeur allemand semblait hésiter entre la vente et la scission par mise en Bourse, les candidats à la reprise du leader européen de la location semble changer quelque peu la donne. Outre les fonds d'investissements Cerberus, Blackstone, Cinven, Carlyle et Merill Lynch Global, deux concurrents d'Europcar se seraient, en effet, mis sur les rails pour ce rachat potentiel. Avec plus de 6 000 succursales dans le monde, l'américain Enterprise Rent-a-Car verrait d'un bon œil une opération qui lui permettrait d'étendre sa présence en Europe. Pour l'heure implanté en Allemagne et en Irlande du Nord, le groupe Enterprise affiche un parc de 600 000 véhicules. La reprise d'Europcar, de ses 2 800 agences et ses 220 000 véhicules, donnerait alors naissance à un géant mondial de la location de voitures. Mais le groupe US n'est pas le seul concurrent à s'être montré intéressé auprès de Volkswagen.
Sixt affiche ses ambitions
Actuellement en plein développement sur le territoire français, Sixt, le 1er prestataire de location courte durée outre-Rhin se serait également porté candidat à la reprise d'Europcar. Selon le Financial Times du 3 janvier dernier, Sixt serait accompagné du fonds d'investissements britannique Apax pour tenter d'emporter la mise. Si, pour l'heure, aucun intervenant ne souhaite émettre de commentaire, Sixt n'apparaît plus aussi réfractaire à cette opération. Rappelons qu'en octobre dernier, les dirigeants du groupe avaient totalement réfuté l'hypothèse. Aujourd'hui, si les pourparlers n'en sont qu'à un stade très précoce, il ne fait plus aucun doute sur les intentions du constructeur.
Si l'éventualité de voir un concurrent reprendre les activités d'Europcar se vérifiait, une donne resterait pourtant en suspens. Sixt (23 %) et Europcar (22 %) se partageant aujourd'hui 45 % du marché germanique, l'office allemand des concentrations pourrait en effet juger irréalisable pareil rapprochement.
Volkswagen poursuit ses économies
Contraint, tout comme Ford en septembre dernier, de se recentrer sur son activité de construction automobile, Volkswagen pourrait, par le biais de cette cession, empocher près de 2,5 milliards d'euros (dette de 1,2 milliard comprise). Un pécule qui pourrait notamment aider le constructeur à financer le plan social qu'il avait annoncé une semaine avant le dernier Salon de Francfort. Un dirigeant du groupe avait, à l'époque, évoqué une réduction des coûts de production de 1,3 milliard d'euros avant 2008, passant notamment, pour la presse allemande, par la suppression de 14 000 emplois en Europe. La cession de sa filiale de location de voitures s'inscrit dans le cadre des 10 milliards d'euros que le constructeur entend réaliser pour rehausser ses bénéfices.
David Paques
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