Et si le boom annoncé des recrutements dopait les mobilités ?
Cette semaine, entre les tensions sur les prix de l’énergie et des carburants ou les rumeurs de krach boursier imminent, une statistique – pourtant positive – est un peu passée à la trappe. Or, elle devrait mettre du baume au cœur de tous : il s’agit des perspectives de recrutement des cadres.
Le bilan de l’Apec (Agence pour l’emploi des cadres) nous apprend que malgré les incertitudes sanitaires, économiques et géopolitiques, les recrutements de cols blancs pourraient atteindre un record cette année. Avec quelque 280 000 recrutements, on se rapprocherait du pic de 2019, après une année 2021 déjà en forte croissance (250 000 embauches).
Alors bien sûr, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Dans l’automobile et l’aéronautique, on fait profil bas ; mais dans la santé, l’industrie pharmaceutique, ou encore l’immobilier, les offres d'emplois cadres sont bien orientées. Surtout, précise l’organisme, huit entreprises sur dix se disent sereines quant à l’évolution de leurs carnets de commandes et 67 % des grandes entreprises affirment avoir l'intention d'engager au moins un cadre (c’est 17 points de plus qu’il y a un an).
Et comme 44 % d’entre elles indiquent rencontrer des difficultés à attirer des candidats en raison de la concurrence avec d'autres employeurs, il y a fort à parier que nombre de DRH auront à cœur de trouver des solutions pour faire la différence.
Le déploiement du télétravail peut être l’une d’entre elles : 47 % des cadres se disent d’ailleurs réticents à l'idée de rejoindre une société qui n'en propose pas, indique l’Apec.
L’attribution d’une voiture de fonction constitue aussi un "avantage concurrentiel" entre employeurs : les chiffres qui viennent d’être communiqués par le syndicat professionnel des loueurs de longue durée, le SesamLLD, prouvent que la LLD a toujours le vent en poupe dans les entreprises (550 223 mises à la route l’année, en hausse de 4,5 %). Son président François Brabander n’a-t-il pas indiqué que les carnets de commandes des loueurs "sont bien remplis" pour 2022 (à défaut d’être livrés en temps et en heure, crise des semi-conducteurs oblige) ?
Et si, demain, la mise en place de nouveaux modes de déplacements devenait aussi un critère de choix pour les candidats ? Avec la loi d’Orientation des mobilités (LOM) de 2019, les entreprises disposent d’une palette variée d’outils permettant à leurs salariés de se déplacer dans le cadre de leur activité professionnelle.
C’est le cas, entre autres, du forfait mobilités durables (FMD), dont le démarrage a été lent (la situation sanitaire y est sans doute pour quelque chose), mais qui pourrait désormais trouver son public. Selon un sondage réalisé en fin d’année dernière par OpinionWay pour Ecomob.Club auprès de 110 entreprises, huit entreprises sur dix ont une bonne opinion de cette solution, 20 % l’ont déjà mise en œuvre et 30 % prévoient de le faire d’ici les 18 prochains mois (1).
Le FMD permet en effet de déployer l’usage de nouvelles formes de déplacement "domicile-travail", telles que le vélo (47 %), le covoiturage (63 %) ou encore l’autopartage (33 %) et est exempté de charges sociales et fiscales, dans la limite de 600 euros. Un nouvel outil RH susceptible, donc, d’intéresser les jeunes actifs, pour qui la voiture n’a plus les mêmes atours que pour leurs aînés.
L’Arval Mobility Observatory
(1) Sondage réalisé du 26 octobre au 19 novembre 2021 par Opinionway pour Ecomob.Club, auprès de 110 responsables mobilité ou décideurs d’entreprises de 50 salariés ou plus, inscrits à la communauté.
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