Essai Toyota Hilux : le roi des pick-up se convertit à l’électrique

Depuis 1968, Toyota perpétue la tradition des pick-up au sein de sa gamme, avec l’emblématique Hilux écoulé à 27 millions d’exemplaires.
Huit générations se sont succédé et la neuvième est annoncée pour bientôt. Nous avons eu l’occasion d’en prendre le volant en avant-première, qui plus est dans sa version électrique totalement inédite.
Le pick-up effectue un saut technologique avec cette déclinaison, se hissant ainsi à la hauteur de l’Isuzu D-Max EV, lui aussi en approche, et du pure player Maxus eTerron9. Le pick-up japonais devance par ailleurs le Ford Ranger sur la trajectoire 100 % électrique, puisque son principal rival européen mise sur l’hybride rechargeable.
Cette version électrique du Hilux sera commercialisée dès février 2026, bien avant la déclinaison diesel hybride 48 V attendue pour le mois de juillet. Une proposition à pile à combustible hydrogène viendra compléter le catalogue en 2028.
240 km d’autonomie
Effectuons tout d’abord un focus technique sur cette version électrique. Ses deux moteurs, un sur chaque essieu, délivrent une puissance cumulée de 196 ch, autorisant un 0 à 100 km/h en moins de dix secondes et une vitesse maximale de 140 km/h. Cette architecture fait office de transmission intégrale permanente qui, nous le verrons plus tard, fait des merveilles.
Ces moteurs puisent leur énergie d’une batterie lithium-ion de 59,2 kWh, de quoi évoluer jusqu’à 240 km entre deux recharges. Des valeurs plus modestes que celles affichées par le D-Max (66,9 kWh, 263 km d’autonomie) et l’eTerron9 (102,2 kWh, 430 km).
Un parti pris assumé de Toyota, qui indique avoir privilégié l’intégration de la batterie dans le châssis. La contrainte de la place disponible est compensée, selon le constructeur, par un abaissement du centre de gravité et par une meilleure protection des cellules en cas de torsions sur terrains accidentés ou de chocs lors d’une collision. Le nippon assure également que ce choix technique évite d’empiéter sur l’habitacle et l’espace de rangement.
Pour la recharge, le Hilux se montre en revanche plus performant que la concurrence puisqu’il accepte jusqu’à 150 kW en charge rapide. Il est ainsi possible de faire le plein à 80 % en 30 minutes. Pour la recharge à domicile en courant alternatif, le pick-up est sur du 10 kW. Une charge complète nécessite alors 6h30.
Bluffant en off-road
En termes de gabarit, cette génération, toujours assemblée en Thaïlande, pointe à 5 320 mm de long, 1 855 mm de large, 1 865 mm de haut et 3 085 mm d’empattement. Sa benne est dans les standards du segment (1 555 mm de long, 1 540 mm de large et 480 mm de haut).
Toyota annonce pour cette version électrique un poids à vide allant de 2 420 à 2 455 kg, une charge utile de 715 kg et un poids maximal en ordre de marche de 3 165 kg. Ajoutez à cela une capacité de remorquage de 1 600 kg, un domaine où la concurrence est plus performante.
Le Hilux est en revanche à la hauteur de ses rivaux sur les capacités de franchissement avec un angle d’attaque de 29° et un angle de fuite de 24°. Sa capacité de franchissement de gué s’élève quant à elle à 700 mm et sa garde au sol à 207 mm.
Ce qui nous amène à évoquer un point clé, celui de l’aptitude de ce pick-up électrique en dehors des chemins balisés. Notre test réalisé sur l’exigeant parcours off-road du Ceram de Mortefontaine (60) a permis de juger des qualités du Hilux électrique.
Sable, boue, roches… le pick-up s’est amusé de toutes les difficultés. L’électronique y est pour beaucoup. Le Hilux est doté d’un système de répartition de la puissance entre les essieux avant et arrière qui agit en fonction de la répartition du poids et de la détection du patinage.
Vient s’ajouter le Multi-Terrain Select composé de cinq modes (Rock, Sand, Mud, Dirt et Mogul) qui permet d’adapter les performances en fonction de la nature du terrain. Le tout se commande via une molette sur la planche de bord.
Présentation plus moderne
Ainsi, dans un silence de fonctionnement total, le Hilux électrique a démontré sa force, aidé également dans ses prestations par une structure arrière rigide, renforcée par des traverses supplémentaires et un système de suspension rigide à lames.
Sur route, les progrès sont là aussi notables, ne serait-ce qu’au niveau de la direction, désormais électrique et non plus hydraulique. Elle offre une réponse plus directe, ce que nous avons pu constater après avoir brièvement repris en main la génération actuelle. À confirmer avec la version hybride à venir.
La vie à bord n’est pas en reste. L’habitabilité est correcte, y compris aux places arrière, car précisons que le Hilux électrique ne sera proposé qu’en double cabine cinq places. Plus globalement, la présentation est assez moderne et qualitative.
La planche de bord horizontale intègre un écran tactile de 12,3 pouces et un combiné d’instrumentation du même format. Le saut générationnel est important. Le Hilux en profite également pour faire le plein d’aides à la conduite avec la troisième génération du Toyota Safety Sense.
Autour de 69 000 euros
Quelques mots enfin sur le design, modernisé. Le pick-up a des lignes plus horizontales et la calandre en impose. Ce qui participe à l’idée de robustesse voulue par le constructeur.
Il serait facile de penser que Toyota n’est pas loin du sans faute. Peut-être. Le japonais se montre toutefois prudent quant aux débouchés commerciaux de cette offre électrique.
En France, un mix autour de 10 % est anticipé. Le prix sera un élément déterminant. Le Hilux est attendu autour de 69 000 euros TTC, peu ou prou au même niveau que la concurrence.
Au premier abord, l'investissement semble conséquent. Il convient toutefois de prendre en compte l'absence de malus CO2 et, pour l'heure, de malus au poids. Le Hilux électrique sera soumis au malus masse à compter du 1er juillet 2026 et bénéficiera d'un abattement de 600 kg.
Comparatif technique des trois pick-up électriques du marché
| Toyota Hilux BEV | Isuzu D-Max EV | Maxus eTerron9 | |
| Puissance total (ch) | 196 | 190 | 442 |
| Capacité de la batterie (kWh) | 59,2 | 66,9 | 102,2 |
| Capacité de recharge DC (kW) | >150 | 50 | 115 |
| Capacité de recharge AC (kW) | 10 | 11 | 11 |
| Vitesse maxi (km/h) | 140 | >130 | 190 |
| 0 à 100 km/h (s) | <10 | 10,1 | 5,8 |
| Autonomie (km) | 240 | 263 | 430 |
| Longueur (mm) | 5 320 | 5 280 | 5 500 |
| Largeur (mm) | 1 855 | 1 870 | 2 267 |
| Hauteur (mm) | 1 865 | 1 790 | 1 874 |
| Empattement (mm) | 3 085 | 3 125 | 3 300 |
| Garde au sol (mm) | 207 | 210 | 305 |
| Angle d'attaque (dégrés) | 29 | 30,5 | 29 |
| Angle de fuite (dégrés) | 24 | 24,2 | 25 |
| Franchissement de gué (mm) | 700 | 600 | 625 |
| Longueur benne (mm) | 1 555 | 1 495 | 1 561 |
| Largeur benne (mm) | 1 540 | 1 530 | 1 500 |
| Hauteur benne (mm) | 480 | 490 | 535 |
| Poids à vide (kg) | 2 420 à 2 455 |
2 425 | 2 880 |
| Poids maxi en ordre de marche (kg) | 3 135 à 3 165 |
3 360 | 3 500 |
| Capacité de remorquage, remorque freinée (kg) | 1 600 | 3 391 | 3 500 |
| Charge utile (kg) | 715 | 935 | 620 |
| Tarifs (euros) | 69 000 | de 69 900 à 72 000 |
72 900 |
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