Entretien avec Fabrice Genty, directeur Connect By Hertz Europe
...Connect by Hertz en décembre dernier sur New York, Londres et Paris. Si les débuts semblent prometteurs, l'opérateur va devoir diversifier son offre pour rentabiliser son activité. Rencontre avec Fabrice Genty, directeur Connect by Hertz Europe.
JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Trois semaines après la mise en place de Connect By Hertz à Paris, Londres et New-York, quelles sont les premières tendances ?
FABRICE GENTY. Ca commence très bien mais il faut attendre plusieurs mois pour avoir des chiffres significatifs. L'activité a besoin de temps pour s'installer. Nous sommes très optimistes, en Europe par exemple, le marché londonien est mature, ça fait plus de 5 ans que les londoniens connaissent l'autopartage et ils sont plus de 6500 à le pratiquer. Sur Paris, le marché est émergent, déjà 3500 parisiens étaient affiliés à l'un des trois opérateurs présents en 2008 (Mobizen, Caisse Commune et Okigo, NDLR) en 2008. Je pense que le développement du nombre d'opérateurs tend à structurer l'offre. Et la présence de Hertz sur le marché de l'autopartage apporte une crédibilité à cette activité.
JA. Est-ce le lancement d'Okigo par Avis en 2007 qui vous a incité à lancer votre offre d'autopartage en France ?
FG. Absolument pas. Nos offres sont très différentes, nous nous positionnons sur un marché mondial, pas seulement national. Une fois affiliés à Connect By Hertz, nos clients peuvent utiliser un véhicule aussi bien à Londres, Paris ou New York. Depuis des années, nous nous imposons comme un acteur de mobilité mondial et nous nous renforçons sur ce créneau grâce à l'autopartage. D'ici 2011, nous espérons implanter Connect By Hertz dans les 30 plus grandes agglomérations européennes.
JA. Dans la formule proposée, l'utilisateur est contraint de ramener le véhicule à sa place initiale. Daimler, de son côté teste actuellement un concept d'autopartage à Ulm, en Allemagne, où l'usager peut laisser le véhicule où il le souhaite…
FG. Ce qu'il est possible de faire dans la ville de Ulm ne l'est pas dans des grandes agglomérations comme Paris ou Londres. Mais nous envisageons, à long terme, de permettre à nos clients de garer le véhicule ou bon leur semble. A ce moment là, nous aurons besoin du soutien des pouvoirs publics pour réserver un nombre de place suffisant.
JA. Vous proposez trois modèles de véhicules à vos clients, (la Mini Cooper D, l'Opel Corsa et l'Opel Meriva), allez-vous contacter d'autres constructeurs pour développer votre flotte ?
FG. Nous fonctionnons avec les partenariats déjà conclus avec les marques pour la location. Mais nous avons l'intention de développer notre offre avec de nouveaux modèles, notamment avec des petits utilitaires qui répondront à la demande professionnelle. Plus nous offrirons une flotte diversifiée, plus elle sera attractive !
JA. Aujourd'hui, l'autopartage n'est pas rentable pour les opérateurs, comment comptez vous parvenir à rendre votre offre économiquement viable ?
FG. Nous devons ouvrir notre offre aux professionnels, en proposant des véhicules aux entreprises à des tarifs préférentiels, autant dans les grosses structures que dans les PME. Pour un cabinet d'avocat par exemple, ce serait plus rentable de passer par l'autopartage que de commander des taxis. Nous sommes en train de réfléchir sur cette nouvelle offre qui pourrait entrer en fonction dans les prochains mois.
FOCUSConnect by Hertz L'utilisateur paye une cotisation annuelle de 120 euros par an pour devenir membre de Connect by Hertz. Il peut alors réserver un véhicule 24h/24 et 7J/7 par téléphone ou Internet avec sa carte de crédit. Les voitures sont déverrouillées à distance grâce à une carte à puce. Les tarifs varient de 4 euros à 6 euros de l'heure selon le modèle de véhicule. Il comprend l'assurance, le carburant, l'entretien, le nettoyage et l'assistance-dépannage. Enfin, un bouton placé à l'intérieur du véhicule permet de contacter le centre d'assistance en cas de problème technique ou pour prolonger sa réservation.
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Photo © Mourad Mokrani