De nouvelles usines en France, c’est bon pour l’automobile
C’est sans doute une bonne nouvelle pour la filière automobile : la France se remet à créer des usines sur son territoire. Davantage d’usines en activité, cela signifie des recrutements et des investissements dans l’appareil productif. Cela rime aussi avec la mise à la route de véhicules particuliers et utilitaires. De quoi alimenter un trend de demandes dans le neuf et/ou l’occasion et d’animer les concessions automobiles.
En matière de réindustrialisation, de quoi parle-t-on exactement ? D’un solde positif de 57 nouvelles usines ouvertes en France en 2023 contre 49 en 2022. En termes d’emplois industriels, cela correspond à une augmentation de 1,8 % des effectifs.
Si l’on inclut les extensions d’infrastructures existantes, le chiffre passe à 201 sites contre 176 l’année précédente, selon les chiffres communiqués fins mars par les services de l’État. L’agroalimentaire est le secteur qui a vu surgir le plus grand nombre d'implantations nouvelles ou d'extensions (47 au total), ce qui était déjà le cas les années passées. La nouveauté vient de la forte hausse des projets dans l’industrie verte au sens large et l’économie circulaire (29 opérations) ou encore les transports (22 dossiers).
C’est sans doute l’autre bonne nouvelle pour l’automobile : la transition écologique étant bel et bien en marche à l’échelle industrielle, elle contribuera à favoriser le développement de véhicules à très faibles émissions de CO2.
Car à y regarder de plus près, dans le total de toutes ces nouvelles usines, on compte bon nombre de sites liés de près ou de loin à l’écosystème de l’automobile : gigafactory de production de batteries, usines de recyclage de ces mêmes batteries en fin de vie, unités de fabrication d’hydrogène vert, usines de production de véhicules électriques, particuliers ou utilitaires légers.
Comme le rappelle le palmarès de l’Usine Nouvelle sur les plus gros investissements industriels réalisés en France en 2023 (1), la palme revient au taïwanais ProLogium avec son usine de batteries solides à Dunkerque pour un ticket de 5,2 milliards d’euros et une mise en service en 2026. Dans le tiercé de tête, on trouve aussi le projet de la start-up Carbon à Fos-sur-Mer (13) pour l’implantation d’une usine de fabrication de produits photovoltaïques avec une entrée en service en 2025, moyennant un investissement de 1,5 milliard d’euros.
L’hydrogène vert engrange aussi des projets industriels taille XXL, tels que ceux d’ores et déjà annoncés à Dunkerque (59) avec Arcelor Mittal ou à venir à Valenciennes (59) sur l’ancienne friche de Vallourec. Un investissement de 500 millions porté par la société H2V, dont la mise en service interviendrait en 2028. Plus récemment, l’État français a également officialisé une subvention pouvant aller jusqu’à 149 millions d’euros à la jeune société Lhyfe pour la création d’un nouveau site de production d’hydrogène vert d’une capacité de 34 tonnes/jour à proximité du grand canal du Havre, à partir de 2028.
Reste à savoir si ces projets industriels et ces créations de nouvelles usines suffiront à fournir à terme l’énergie décarbonée nécessaire à la France dans les prochaines années. Un rapport de Bercy, rendu public par le journal Les Echos (2), pointe qu’il n’y aura pas assez d’énergie décarbonée pour développer de 5 points la part de l’industrie dans le PIB national, à 15 % d’ici 2035. Un vrai serpent de mer en quelque sorte.
L’Arval Mobility Observatory
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