Carbox table sur le B to B

Pour Benoît Chatelier et Alexandre Crosby, deux jeunes diplômés de l'Essec, la réussite de l'autopartage passe par les entreprises. "Le retour sur investissement de la voiture en libre-service pour le grand public devrait s'étaler sur 5 à 10 ans", prévoit Benoît Chatelier. Ainsi, les entrepreneurs ont créé en 2006, leur propre société de véhicules en libre-service, Carbox, à destination des collaborateurs des entreprises clientes. Ils proposent d'abandonner les traditionnels véhicules de fonction pour des véhicules en libre-service à emprunter pour une ou plusieurs heures 7 j sur 7 et 24 h sur 24. Carbox propose des citadines, Citroën C3, Mini Cooper en passant par la Fiat 500. Des contrats de locations de longue durée ont été conclus avec BMW, Fiat et Citroën. Un an et demi après la création de Carbox, leur société est rentable pour un chiffre d'affaires devant atteindre 150 000 euros sur l'exercice 2008. Plusieurs contrats ont été conclus avec des entreprises, et pas des moindres : Icade, société d'investissement immobilier, le géant de la restauration collective Sodexo et ces derniers mois les dirigeants ont signé avec l'Oréal et Danone. "Pour l'instant, nous sommes sur un marché parisien, mais nous ouvrons au premier trimestre 2009, nos premiers sites en province", annonce Benoît Chatelier. Une économie de 200 000 euros par an Pour convaincre les dirigeants des plus grandes multinationales, Carbox a un argument économique de poids : "En remplaçant 50 véhicules de fonction par 25 véhicules partagés, c'est une réduction de 200 000 euros par an pour l'entreprise et surtout aucune taxe sur les véhicules de tourisme et de société à payer", s'enthousiasme Benoît Chatelier. "Je suis convaincu que le véhicule de fonction tel qu'il existe aujourd'hui n'a plus d'avenir. En réduisant le nombre de véhicules en stationnement sur les parkings des entreprises, des nouvelles possibilités s'offrent, comme créer de nouveaux bureaux ou des zones d'archivage par exemple", ajoute-t-il. Un discours qui ne parvient pas à séduire toutes les entreprises : "Le véhicule de fonction reste un argument d'embauche déterminant et les entreprises ne sont pas prêtes à les abandonner. Nous devons faire entrer dans les mœurs que l'autopartage peut remplir tous les besoins des collaborateurs aussi bien personnels que professionnels", estime Benoît Chatelier. Un travail de longue haleine pour les entrepreneurs de Carbox qui restent confiants : ils entendent augmenter leur flotte de 250 à 500 véhicules sur 5 ans.

Photo : Dans leur offre de voiture en libre-service, Benoît Chatelier et Alexandre Crosby proposent des véhicules émettant moins de 120 g de CO2 par km.