Arval PHH sur un nuage

...encore mieux. Lors de la présentation de ses résultats, Philippe Noubel, directeur général de Arval PHH Europe continentale (hors Grande-Bretagne), était plutôt satisfait. Avec 600 000 véhicules en gestion (dont 386 633 en location, soit 64 %), il se situe en haut de tableau. Si Lease Plan est reconnu comme leader européen, la deuxième place se joue entre Arval PHH et ALD Automotive, chacune des deux sociétés la revendiquant. Mais, au-delà de cette hiérarchie, Arval PHH affiche des taux de croissance enviables dans un marché qui, après de belles années, commence à marquer le pas. "Les seize implantations en propres que nous possédons ont toutes surperformé leur marché", affirme Philippe Noubel. Ainsi, en France (40 % des véhicules loués pour 30 % des véhicules en gestion), la croissance a été de 7 % alors que le marché global ne progressait que de 4 à 5 %. Cette croissance, Arval PHH la doit en grande partie à sa nouvelle stratégie de conquête des PME appuyée sur le réseau d'agences de BNP Paribas. Ces PME (de 10 à 500 véhicules) représentent pour Philippe Noubel un "potentiel énorme". "Tous les clients PME de BNP Paribas ont des véhicules de société. Nous allons bénéficier de l'effet accélérateur du réseau bancaire", explique-t-il. Mais pour que les guichets se mobilisent sur ce produit, il faudra une véritable volonté des dirigeants de la banque. Ce qui, pour Philippe Noubel, est le cas. "La nomination de Laurent Tréca à la présidence d'Arval PHH (en juin 2003) est très importante pour nous d'un point de vue stratégique. Il était auparavant responsable du développement de BNP Paribas et a été nommé responsable du métier" location avec service "de BNP Paribas en même temps que P-dg d'Arval PHH. C'est un signe fort de l'intérêt du groupe pour notre activité qui confirme que nous faisons partie du core business." En d'autres termes, Arval PHH aura les ressources pour financer un développement ambitieux. Ce que confirme l'acquisition en fin d'année dernière du loueur hollandais Arma (20 000 voitures aux Pays-Bas et en Belgique).

Développement international

En fonction des opportunités, Arval PHH devrait poursuivre cette politique d'acquisition. Mais celle-ci se fait sans négliger la croissance interne. En 2003, deux nouvelles implantations ont été opérées en Hongrie et en République tchèque. La Slovaquie devrait suivre. En 2003, la structure dédiée au commerce international pour traiter les appels d'offres européens des grands comptes a représenté 20 % des véhicules mis à la route. En 2004, Arval PHH vise une croissance à deux chiffres pour le groupe et souhaite "faire mieux que le marché en France". En 2004, l'offensive en direction des PME via le réseau BNP Paribas sera intensifiée. Arval PHH y espère une croissance de 20 %, soit 8 500 dossiers après les 7 000 de 2003. En parallèle, le loueur devrait "explorer le marché des très petites entreprises". Ce qui, selon son directeur général, suppose au préalable "un travail d'évangélisation". Cette cible est déjà travaillée en Grande-Bretagne et en Italie ; elle le sera prochainement en Espagne, mais ne sera qu'en test sur la France. En Italie, un marché en avance pour cette cible, le loueur réalise entre 120 et 130 dossiers par mois et vise les 3 000 pour cette année. En parallèle de ce développement commercial, Arval PHH se préoccupe de développement durable et a signé (comme 33 entreprises du CAC 40 dont BNP Paribas) la charte de l'ONU. Celle-ci énonce neuf principes que les signataires s'engagent à respecter en matière de droits de l'Homme, de conditions de travail et de protection de l'environnement. "Notre intérêt pour le développement durable est autre chose qu'un effet de mode. Nous mettrons en place des actions qui rentrent dans ce cadre", affirme Philippe Noubel. Une action sur la sécurité routière des personnels d'Arval PHH a déjà permis une baisse de 30 % de la sinistralité.

30 % de retour sur fonds propres

Non seulement l'activité d'Arval PHH est en croissance constante sur un marché où le potentiel reste très important, mais c'est également une activité extrêmement rentable. "C'est une activité à risque qui nous oblige à mobiliser des fonds propres à hauteur de 7 % de nos actifs", explique Philippe Noubel. Alors que le groupe BNP Paribas exige un retour sur fonds propres de 27 %, Arval PHH a réalisé un peu plus de 30 % pour un produit net bancaire de 400 millions d'euros en 2003. Un maximum. Gagner plus risquerait de mettre le loueur hors marché en termes de prix.

Florence Lagarde