A l’entreprise de mener (et gagner) la bataille de la sobriété énergétique !
On savait que les entreprises étaient attendues pour être le fer de lance dans la transition énergétique, le déploiement de nouvelles formes de mobilité ou de travail à destination de leurs collaborateurs. La dernière enquête de Viavoice sur le sujet des mobilités montrait ainsi, fin 2022, que plus de 6 salariés sur 10 et 7 DRH sur 10 estimaient qu’il revenait aux entreprises d’identifier, développer et pérenniser les futurs outils permettant d’effectuer les trajets domicile-travail. (1)
Ce rôle d’accélérateur de la conduite du changement pour les entreprises vient une nouvelle fois d’être confirmé au plus haut niveau de l’Etat. Cette fois, c’est sur la sobriété énergétique qu’elles doivent montrer l’exemple.
Le ministère de la Transition énergétique a en effet insisté en début de semaine auprès des géants du CAC 40 et du SBF 120 pour que cette thématique figure en bonne place dans leur dialogue social, afin "d’ancrer la sobriété énergétique dans le temps".
Baisser leurs consommations d’énergie (que ce soit en termes de carburant, d’électricité ou de gaz), faire valider leurs objectifs par leurs plus hautes instances, publier leurs résultats (le fameux "faire-savoir") : la panoplie des mesures est large.
A charge aussi pour les entreprises d’impliquer les collaborateurs, non seulement en les incitant à rouler à bord de véhicules à faibles émissions de CO2, ou encore à conduire de façon plus économique. Le ministère de la Transition écologique préconise ainsi qu’elles demandent aux salariés d’abaisser leur vitesse à 110 km/h lors de leurs déplacements professionnels, avec à la clé une baisse de la consommation de carburant et une baisse des émissions de CO2.
Reste à savoir quel accueil peut recevoir une telle préconisation, à l’heure où les entreprises doivent reconstituer leurs carnets de commandes, renouer le contact avec leurs clients, assurer les livraisons, etc… Tout ceci le plus vite possible.
Les solutions retenues par les entreprises pour soutenir la sobriété énergétique seront scrutées avec d’autant plus d’attention que le télétravail, souvent présenté comme la "martingale", n’a pas confirmé tous les avantages qu’on lui prêtait, lors de la crise sanitaire.
Selon une étude de l’Agence pour l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et de l’Institut pour la performance du bâtiment (Ifpeb), réalisée pour le compte de l’exécutif, le télétravail n’est pas synonyme d’économies d’énergies à tous les coups. Son impact est même qualifié de "très faible sur la consommation" (ordinateurs, chauffage, éclairage) lorsqu’une partie seulement des salariés est absent des locaux. A l’inverse, le télétravail permet entre 20 et 30 % d’économies globales d’énergie lorsqu’un site est fermé pour la journée.
Que la sobriété énergétique et la lutte pour décarboner la vie quotidienne passent par l’entreprise, est sans doute une bonne chose. Car, à l’échelon du grand public, il y a encore beaucoup de travail de pédagogie à mener. C’est le moins que l’on puisse dire : selon une étude d’OpinionWay, seuls 3 Français sur 10 se disent en effet "motivés" pour adopter des gestes susceptibles de décarboner la société…
Pour une majorité de la population, la "réduction de l’empreinte carbone est associée à une pratique contraignante, car elle est compliquée (72 %), demande du temps (76 %), coûte cher (72 %)". Elle rime aussi associée pour 48 % d’entre elle, avec "réduction de la qualité de vie". Pas très vendeur donc, à l’heure où il faudrait au contraire associer le plus grand nombre à une cause commune.
L’Arval Mobility Observatory
(1). L’intégralité de l’étude Viavoice sur le site : https://mobility-observatory.arval.fr
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.