Beev lève 1,5 million d'euros pour booster son commerce de VE en ligne

Beev a trouvé les moyens de financer sa prochaine étape de développement. La start-up parisienne à l'origine d'une plateforme de commercialisation de véhicules électriques et d'infrastructures de recharge a annoncé, le 24 janvier 2022, avoir levé 1,5 million d'euros auprès de Via ID, le fonds d'investissement du groupe Mobivia.

Cette annonce n'est en réalité qu'une demi-surprise. Beev a noué une relation avec Via ID depuis le début de l’aventure et son intégration au Moove Lab, programme d’accélération dédié aux mobilités à Station F. Dans les rangs de la start-up, cette entrée au capital est interprétée comme un élan de consolidation de la confiance mutuelle.

Amélioration des algorithmes

Une somme conséquente que la société fondée en 2019 par Solal Botbol et Chanez Djoudi orientera en priorité vers une campagne de recrutements. Dès 2022, Beev entend doubler ses effectifs en embauchant 20 personnes. "Un tiers d'entre elles auront un profil de développeur pour faire évoluer les interfaces et améliorer l'expérience des utilisateurs, explique Solal Botbol, les autres seront des commerciaux qui auront la mission de traiter les demandes et des spécialistes du marketing".

Sur le plan technique, l'entreprise se fixe comme priorité de parfaire ses algorithmes afin de mieux estimer les besoins des prospects et minimiser le coût des infrastructures de recharge à déployer afin de contenir le montant de la facture. Elle souhaite en parallèle constituer une base de données plus fiable de la valeur résiduelle des différents modèles de VE. Un chantier d'avenir alors que les cofondateurs n'excluent pas d'entrer sur le marché de l'occasion d'ici 2023.

Reflet de la consommation française

L'an passé, la start-up a déclaré un chiffre d'affaires de 300 000 euros. Une manne générée par son rôle d'apporteur d'affaires pour les concessionnaires, d'un côté, et par la vente en propre d’équipements de recharge et de prestation d'installation, d'autre part. Ces activités complémentaires ont représenté un volume d'affaires de 4 millions d'euros chez les partenaires impliqués. "Nous travaillons avec 80 concessionnaires et nous allons en démarcher de nouveaux pour densifier le maillage", glisse le cofondateur.

Les commerciaux de Beev absorbent aussi bien des demandes de professionnels que de particuliers. Dans le tunnel de conversion, les 150 000 visiteurs uniques mensuels aboutissent à 600 demandes en moyenne "avec un taux de conversion trois fois supérieur à la tendance du marché". "Nous sommes le reflet de la consommation automobile française aussi bien en mix produit qu'en répartition de la clientèle, rapporte Solal Botbol. Les entreprises représentent ainsi 60 % de nos commandes". Un reflet du rythme de croissance également puisque Beev progresse de 15 % en CA par mois, selon la direction.

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Stratégiquement, le choix a été fait de mettre l'accent sur les flottes de TPE-PME et les professionnels indépendants. "Les grands loueurs se concentrent sur les grands comptes et nous sommes un relais vers les entreprises plus modestes pour qui l'enjeu de la transition vers l'électrique est parfois crucial", se positionne Solal Botbol sur l'échiquier. A ce titre, Beev a noué des accords avec des loueurs.

Si la start-up propose une prestation de gestion de flotte externalisée, elle ne s'occupe pas du financement des acquisitions. Aux loueurs la charge des contrats LLD pour les professionnels et aux concessionnaires celle des solutions de financement (classique ou plus fréquemment en formule locative) pour les particuliers. Ces deux catégories de partenaires doivent également assurer la logistique de livraison et de restitution en fin de cycle. "Tous y trouvent un intérêt car leurs forces commerciales ne sont pas toujours les plus à l'aise pour le moment avec le véhicule électrique ou souhaitent se concentrer sur des dossiers de grandes ampleurs", décrypte le cofondateur.