Mazda CX-80 : le diesel n’est pas mort
Mazda persiste et signe. Alors que tous les constructeurs se lancent à corps perdu dans l’électrique, avec des succès commerciaux assez discutables, le japonais, qui a toujours eu une approche décalée et qui la revendique, poursuit dans ce registre avec le CX‑80, son nouveau vaisseau amiral en Europe. Ce ne sont pas ses 4,99 m de long qui font de lui un véhicule à part sur le segment D, mais c’est plutôt du côté de son offre de moteurs qu’il faut aller chercher cette singularité.
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Le CX‑80, comme le CX‑60 lancé il y a un peu plus d’un an et avec qui il partage, à part un empattement de 25 cm, quasiment tout, ne roule pas à l’électrique, mais bien au diesel. Oui, vous avez bien lu. Et en plus, ce diesel est un 6 cylindres de 3.3.
Une offre iconoclaste, mais pas tant que ça. Avec ces sept places, six en option, Mazda compte s’attaquer à une niche. "Le CX80 sera un véhicule de conquête, présente Laurent Thézée, président de Mazda France. En France, le marché du SUV du segment D représente environ 84 000 immatriculations, dont la moitié est un modèle électrique produit par un constructeur américain. Sur ce segment, le marché du véhicules sept places est de 3 000 unités et de plus en plus de constructeurs y sont présents uniquement en électrique. Nous avons donc une carte à jouer." D’autant plus qu’avec l’abattement fiscal pour les familles de trois enfants de 20 g/enfant et de 200 kg/enfant pour le malus au poids, le CX80 diesel n’est donc pas malusé.
Conduire un diesel est donc une expérience que l’on avait oubliée. Si les claquements à froid en ville auraient pu être évités par une meilleure insonorisation, le véhicule une fois lancé se montre très recommandable. Soutenu par une boîte automatique à huit rapports, le 3,3 micro-hybridé de 254 ch (550 Nm) se déploie pleinement sur autoroute. Sa consommation très raisonnable de 6,4 l/100 km en fait un compagnon indispensable pour tous les gros rouleurs.
Le diesel n’est pas la seule offre disponible. Mazda propose un gros 4 cylindre essence 2,5 hybride rechargeable de 327 ch, doté d’une batterie de 17,8 kWh qui promet 60 km d’autonomie. Nous avons eu l’occasion de l’essayer, mais cette version n’a pas eu notre préférence. Par rapport à l’esprit du véhicule, ce moteur nous a paru moins pertinent. Il manque clairement d’agrément et se montre assez bruyant lorsqu’il est un trop sollicité.
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Un problème néanmoins en partie réglé lorsque l’on actionne le mode Sport qui, contrairement à ce que l’on observe sur beaucoup de modèles, change réellement la cartographie du véhicule. La réponse à l’accélérateur se fait beaucoup plus franche, mais le CX-80 reste un véhicule familial avant tout.
À cause de son poids, il reste moins bien suspendu que le diesel et surtout, sa consommation sur autoroute, le terrain de prédilection du CX-80, est fortement discutable. Nous avons enregistré un 8,6 l/100 km sur un parcours mixte lors de notre essai en Allemagne.
Le CX80 est une offre décalée, mais qui a toute sa place auprès des professionnels qui privilégient les indemnités kilométriques ou des familles nombreuses, d’autant plus qu’il se montre très habitable avec une banquette en rang deux montée sur glissière. La gamme est très large. Elle comprend cinq finitions et commence à partir de 63 100 euros.
En revanche, le diesel, qui ne représentera que 30 % des immatriculations des 440 prévues pour fin 2024, est facturé à partir de 72 150 euros, mais avec une dotation bien supérieure.
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