Un plan de relance de l'automobile très "vert" en approche
Le ministre français de l'Economie avait déclaré, le 29 avril 2020, devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, qu'il n'y aurait "pas de plan de relance de la demande avant septembre 2020." Mais comme bien souvent dans cette période inédite, la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain.
Ainsi, après le grand plan destiné au tourisme, Bruno Le Maire a déclaré sur les ondes de France Info, lundi 18 mai 2020, que l'automobile et l'aéronautique allaient bientôt faire l'objet de plans de relance spécifiques. Des propos confirmés ce vendredi 22 mai sur Europe 1.
Le locataire de Bercy a d'ores et déjà précisé certains axes de ce futur plan dont le contenu exact devrait être connu d'ici fin mai. Sans réelle surprise, la transition écologique et donc les véhicules propres seront au centre du dispositif. "Cela veut dire soutien à l'achat de véhicules propres. Il faut que l'on fasse de cette crise un levier pour accélérer la transition écologique et pour encourager les Français à acheter des véhicules qui sont encore aujourd'hui trop chers pour eux", a-t-il indiqué.
Ainsi, ce plan pourrait signer le retour du bonus dédié aux véhicules électriques à 6 000 euros pour les entreprises (contre 3 000 euros aujourd'hui). Il est également question de passer le bonus à 8 000 euros pour les particuliers, contre 6 000 euros à ce jour. Un coup de pouce de 2 000 euros serait également accordé aux motorisations hybrides rechargeables, qui ne sont actuellement éligibles à aucune aide. "Nous sommes encore en discussion", a toutefois tenu à rappeler Bruno Le Maire.
La prime à la conversion ne devrait en revanche pas être modifiée. "Il y a une prime à la conversion qui a dans son champ les véhicules thermiques les moins polluants, les véhicules essence Crit'Air 1 et les véhicules diesel Crit'Air 2 récents. Je ne vois aucune raison de changer les paramètres", a estimé le ministre de l'Economie.
Toutes les mesures de soutien qui seront annoncées ne se feront pas sans contrepartie. L’exécutif compte en effet réclamer aux constructeurs nationaux des engagements de relocalisations. "Personne ne pourrait comprendre que l’on apporte de l’aide sous la forme d’un plan sectoriel ou sous forme de prêt garanti par l’Etat, sans qu’il y ait des engagements de localisation des productions", prévient Bruno Le Maire.
Ces décisions feraient l'objet d'un projet de loi de finances rectificative qui serait examiné en juin par le Parlement pour une mise en application dès le mois de juillet.