DS Automobiles : croissance européenne, crise chinoise

Yves Bonnefont a encore du pain sur la planche pour faire de DS Automobiles, la marque qu’il dirige, un acteur premium d’envergure au niveau international. Si la tendance est globalement positive avec des ventes mondiales en progression de 1,5 % au premier semestre 2019 et en accélération de 15 % au deuxième trimestre, les volumes demeurent modestes. En six mois, la marque premium du groupe PSA a écoulé 32 217 véhicules, dont 84 % sont issus de la nouvelle génération de modèles qui se résume aux DS7 Crossback et DS3 Crossback. Un maigre butin dans un marché mondial brassant des millions d’unités.

C’est en Europe, et plus particulièrement en France, berceau de la marque, que les résultats sont les plus probants. Sur le Vieux Continent, DS Automobiles a cumulé 28 801 ventes entre les mois de janvier et juin (+1,7 %), un volume pesant près de 90 % de son activité totale. "La France demeure notre premier marché avec 13 200 immatriculations, nous atteignons 9,2 % de part de marché sur le segment premium, commente Yves Bonnefont. Le DS7 Crossback est le deuxième véhicule premium le plus vendu du pays toutes catégories confondues". DS Automobiles enregistre toutefois une baisse de 4 % de ses ventes au premier semestre avec, c’est à souligner, une progression de 8 % au deuxième trimestre liée à l’arrivée du DS3 Crossback. Notons également que la marque est à la tête d’un réseau étoffé de 155 points de ventes en France, dont 10 ont vu le jour au cours du premier semestre.

Ailleurs en Europe, DS Automobiles connaît des fortunes diverses. Ses ventes sont en hausse de 93 % en Italie (2 045 unités), de 35 % en Belgique et au Luxembourg (1 500 unités), de 56 % au Danemark (736 unités), de 21 % aux Pays-Bas (487 unités) et de 38 % en Pologne (141 unités) mais baissent de 3 % en Espagne (2 263 unités). Son réseau européen se compose à ce jour de 328 points de vente.

Un plan d'ampleur en Chine

Le plus grand défi auquel doit faire face la marque est le développement de sa notoriété au-delà du Vieux Continent. Une mission dans laquelle elle échoue au regard du faible pourcentage réalisé (10 %). C’est en Chine que la désillusion est sans doute la plus forte puisque DS Automobiles n’y a vendu que 1 720 véhicules au premier semestre (-16 %). A ce sujet, Yves Bonnefont a prévenu que la marque allait "prendre des décisions importantes, nous allons mettre en place un plan d’ampleur, DS a bien l’intention de réussir en Chine. Nous ne sommes pas contents, notre performance actuelle n’est pas conforme à notre ambition". Toujours en Asie, la marque vient d’être lancée en Malaisie et à Singapour.

Les autres régions du monde contribuent également modestement aux résultats. Les zones Afrique/Moyen-Orient, Inde/Pacifique et Amérique latine ont respectivement cumulé 769 (+29,7 %) 528 (+90,1 %) et 343 ventes (-27,6 %). Autant dire que le réseau mondial de 400 points de ventes répartis dans 35 pays semble un brin surdimensionné.

Les dirigeants de la marque restent néanmoins confiants dans le succès de leur entreprise. La tendance positive observée au deuxième trimestre dans la plupart des régions valide ce point de vue. L’arrivée des versions électrifiées, en l’occurrence du DS7 Crossback E-Tense hybride rechargeable et du DS3 Crossback E-Tense électrique (320 kilomètres d’autonomie), devrait alimenter le carnet de commandes au second semestre. DS pourra s'appuyer dans sa communication sur son titre de champion décroché en Formule E avec Jean-Eric Vergne.

Les prises de commandes de la gamme E-Tense sont d'ores et déjà ouvertes, elles représentent entre 5 et 10 % des demandes. Les premières livraisons sont prévues tout début 2020. DS Automobiles suivra également sa feuille de route avec le lancement d’un nouveau produit l’an prochain. Le développement international sera aussi au programme dans les mois qui viennent avec, entre autres, une implantation en Ukraine.