Electra s'exporte vers l'Espagne
Les équipes d'Electra vont se mettre à l'espagnol. L'opérateur de bornes de recharge rapide annonce le lancement de ses activités de l'autre côté des Pyrénées. "Nous venons de constituer une équipe de cinq personnes à Madrid et une à Barcelone pour démarrer. D'autres recrutements suivront", a confié le cofondateur et président d'Electra, Aurélien de Meaux, dans un entretien accordé au Journal de l'Automobile.
En Espagne, Electra a sécurisé "une trentaine d'emplacements", selon le président. À terme, l'opérateur souhaiterait disposer d'un maillage de 150 sites environ. "Nous resterons fidèles à notre ADN. À savoir que nous allons cibler en priorité les zones aux abords des grandes agglomérations et ajouteront des stations le longs des axes majeurs", explique Aurélien de Meaux.
À ce jour, Electra tire profit d'une centaine de stations (près de 600 bornes). Près de 80 % d'entre elles se trouvent effectivement proches des grandes villes, quand 20 % environ servent aux clients en itinérance. L'international pèse encore factuellement très peu : l'opérateur recense trois installations en Belgique et une en Italie. Les premières stations en Espagne et en Suisse sont attendues respectivement en décembre 2023 et au premier semestre 2024.
"Cela demande du temps de mettre en place des relais sur le terrain et d'amorcer l'industrialisation, relativise le président d'Electra. Mais nous savons que tout va s'accélérer. Par exemple, nous devrions compter trente stations opérationnelles en Belgique avant la fin de l'année".
L'Allemagne au dernier trimestre 2023
La fin de l'année sera également marquée par une autre aventure. Electra débarquera en Allemagne. "Ce sera effectif au dernier trimestre", assure Aurélien de Meaux. Si une coentreprise a été nécessaire pour aborder la région Suisse-Autriche, il n'en saura pas de même en Allemagne. Pas plus en Espagne, d'ailleurs. "Mais nous ne sommes pas fermés à des partenariats favorisant notre pénétration des marchés", laisse-t-il la porte ouverte.
Electra avance à bon rythme. Tout du moins par rapport à ses prévisions précédentes. De fait, l'opérateur de bornes de recharge rapide a réévalué à la hausse ses ambitions. Désormais, il table sur 2 200 sites à travers l'Europe. Un maillage à réaliser d'ici la fin de la décennie. "Nous avons appris, nuance Aurélien de Meaux, que ce métier ne répond à aucune science exacte. Il y a trop d'interdépendance dans l'écosystème pour avoir un calendrier précis des ouvertures".
Les eMSP ont toujours les faveurs du public
Les consommateurs sont au rendez-vous. Durant la période des vacances estivales, quelque 80 000 sessions de recharge rapide ont été commandées. Les conducteurs de Tesla occupent la première place avec 32 % de pénétration. Les propriétaires de Hyundai (10 %) et de MG Motor (9 %) complètent le podium au pied duquel on trouve les conducteurs de Mercedes.
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Les utilisateurs de bornes Electra privilégient le badge de leur fournisseur de service (eMSP) à 45 %. Fort heureusement pour l'opérateur français du réseau, 40 % des clients ont recours à son application mobile. Un sujet sur lequel Aurélien de Meaux promet de travailler pour augmenter le taux de parrainage et d'utilisation afin d'accroître de facto la fidélité. Enfin, 15 % des clients se servent du terminal de carte bancaire.
À la faveur du bouclier tarifaire, puis d'une nette baisse des prix de l'électricité, Electra n'a pas eu à appliquer de hausse des prix. "L'énergie se monnaie encore à un prix élevé par rapport à l'avant-crise, cependant nous sommes bien loin des montants atteints durant le pic. C'est aujourd'hui entre 130 et 180 euros par MWh contre 1 000 euros, il y a quelques mois", rapporte le cofondateur d'Electra.
Aller chercher des constructeurs ?
Dans une poignée de jours, Electra présentera sa nouvelle image de marque. Il n'empêche que les équipes planchent aussi sur des sujets liés au matériel. Une expérimentation doit valider, d'ici la fin de l'année, la maîtrise du plug & charge. "Tout est fait pour que le parcours des utilisateurs soient sans couture", argue Aurélien de Meaux.
Faciliter l'accès aux stations, il s'y est employé avec un constructeur automobile français. Ensemble, ils permettent, depuis quelques mois, aux conducteurs de réserver une prise à la borne en pianotant sur l'écran du tableau de bord ou du smartphone. Une collaboration technique inédite que le président d'Electra appelle de ses vœux à dupliquer chez d'autres fabricants. "Nous sommes force de proposition et à l'écoute des demandes", résume-t-il.
Honda avait entendu le message. C'est ainsi que la filiale nationale du groupe nippon s'est rapprochée de l'opérateur en croissance. "L'idée était simple, dit Aurélien de Meaux, il s'agissait d'apporter une solution à une marque qui a bien compris l'importance d'inclure la notion de réseau de recharge dans son argumentaire de vente. Nous sommes prêts à en accompagner d'autres".
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