Dream Energy lance l'offensive sur le terrain des superchargeurs
Dream Energy ne cache plus ses velléités. La société française, qui s'est spécialisée dans la vente de bornes ultrapuissantes pour recharger les véhicules électriques, veut déployer un réseau national. Son plan d'action portera sur une centaine d'implantations de stations avant la fin de l'année 2023.
Filiale du groupe Artea, géant de l'immobilier tertiaire, Dream Energy va s'appuyer sur la réputation de sa maison mère pour atteindre son objectif. A ce jour, les équipes commerciales ont sécurisé les emplacements et la répartition se fait de manière égale entre les clients du tertiaires, les groupes hôteliers, les supermarchés et les autres acteurs (dont les collectivités locales). Tous ayant intégré la recharge rapide dans leur modèle d'affaires serviciel.
Un tarif pour les flottes
Sur un marché pris d'assaut par des concurrents sérieux, comme Tesla, Ionity, Fastned, Electra ou bientôt Mobilize Power Solutions, Dream Energy fait valoir une approche singulière. La société ne fournit pas seulement des bornes Siemens de 160 kW minimum qu'il opère pour ses clients, Dream Energy produit l'électricité. Et pour cause : elle entretient un parc d'usines hydroélectriques et utilise les bâtiments construits par Artea comme support de panneaux photovoltaïques.
"Nous sommes autosuffisants et nous avons même ponctuellement des surplus d'énergie que nous revendons sur le marché", explique Nathan Dubois-Stora, le directeur du développement de Dream Energy. Une énergie labellisée bas carbone qui s'oriente vers les bornes installées sur les zones immobilières d'Artea ou amenée à compenser la consommation depuis le réseau traditionnel. Mais surtout un modèle totalement intégré qui préserve des fluctuations de prix.
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A l'heure où les opérateurs dévoilent tour à tour l'ampleur de la hausse tarifaire liée à l'envolée des coûts des matières premières, Dream Energy continuera d'afficher un montant de 0,59 euros TTC/kWh. Un prix public que les gestionnaires de flotte pourront prochainement négocier à la baisse. "Un pilote avec deux entreprises découlera sur une offre claire et accessible à tous les utilisateurs réguliers de nos bornes", confie Nathan Dubois-Stora. Elle devrait prendre la forme d'une carte de paiement dédiée aux bornes du réseau Dream Energy.
Pour l'heure, sur les toutes premières stations mises en service en 2022, comme celles en banlieue de Lille (59), le ticket moyen des utilisateurs s'élèvent à 20 euros. Dream Energy observe que les conducteurs se branchent majoritairement entre 8h et 20h et du jeudi au lundi. Aux yeux de Nathan Dubois-Stora, il ne faut cependant pas tirer de conclusion hâtive sur le comportement.
Internationalisation vers le Sud
La France ne sera pas le seul terrain de jeu. Dream Energy a entamé une campagne de prospection active en Italie, en Espagne et au Portugal. "Plusieurs centaines d'implantations" doivent être réalisées sur ces trois territoires. Une stratégie d'autant plus étonnante que ces trois marchés ont une réputation justifiée de retardataires dans le processus d'électrification du parc.
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Des ambitions qu'il faut financer. La construction d'un réseau de surperchargeurs demande de grosses ressources. En grande partie, Dream Energy reçoit le soutien de sa maison mère et des banques. Celles-ci accompagnent l'entreprise depuis l'époque des premières usines hydroélectriques iméginées par Philippe Baudry, le président-fondateur du groupe. Les projets de bornes profitent aussi des subventions publiques. Cela a aidé à hauteur de 30 à 40 % sur l'ensemble de l'année 2022. A plus long terme, Dream Energy n'exclut pas de laisser des investisseurs extérieurs participer à l'aventure.
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