Total Fleet : nouveau nom, nouvelles ambitions
Au menu de la diversification des activités de Total, la gestion de parc automobile et la mobilité des salariés en entreprises figurent en bonne position. Preuve de cet intérêt marqué pour le secteur des flottes et ses évolutions, le pétrolier vient de rebaptiser son entité Total GR historiquement focalisée sur la fourniture et la gestion de cartes carburant. Son nouveau nom : Total Fleet. Pour Gilles Langlois, le directeur cartes pétrolières chez Total Marketing France et chef d’orchestre de cette mutation, « Total Fleet se positionne comme un apporteur de solutions dans la gestion de la mobilité des entreprises ».
Premier élément visible de cette transformation : la carte carburant. Le sésame doré orné d’un éléphant change du tout au tout. Il est désormais rouge avec un bandeau blanc où prend place le logo du pétrolier. Son nom est également modifié. Ne parlez plus de la carte Total GR, mais tout simplement de la carte Total. Les 2 millions de titulaires en France recevront progressivement cette nouvelle version, au fur et à mesure des renouvellements des contrats. Les premiers exemplaires devraient être expédiés d’ici le mois de mars. « Nous allons progressivement mettre notre nouvelle marque en avant, confie Gilles Langlois. Cela ne va pas se faire de manière brutale. Le logo historique ne va pas disparaître du jour au lendemain de toutes les signalétiques. » Il faudra, par exemple, attendre quelques mois, si ce n’est plus, avant que l’ancien logo ne disparaisse des stations‑service ou des parkings.
GR Analytics devient Total Fleet
Cette volonté de Total de devenir un acteur global du domaine des flottes transpirait depuis plusieurs mois. Le premier pas dans cette direction remonte précisément à mars 2017, quand le pétrolier annonce le lancement d’un logiciel de gestion de flotte, GR Analytics, développé en collaboration avec Traxall (ex‑ERCG). Pour Gilles Langlois, « il s’agissait du socle d’une toute nouvelle offre avec un virage marqué sur la gestion de flotte ». Cet outil, désormais baptisé Total Fleet, a été mis à disposition de 55 000 clients depuis son lancement. Un déploiement à grande échelle qui trouve son origine dans le modèle économique voulu par le pétrolier : Total Fleet est fourni sans supplément aux clients de la carte Total. Libre à eux ensuite d’utiliser le logiciel et d’enregistrer leurs véhicules.
La majorité d’entre eux sont pour l’heure des PME. « Nous n’avons pas encore de grands comptes avec des milliers de véhicules, nous sommes plutôt sur des flottes de quelques centaines d’unités. Notre outil n’a pas toutes les fonctionnalités que peuvent avoir les logiciels les plus pointus du marché. Il est amené à les avoir, par exemple la commande de véhicules. Mais pour les entreprises qui n’ont rien du tout, il leur apporte beaucoup plus qu’un fichier Excel », affirme Gilles Langlois. Parmi les fonctionnalités proposées, on trouve la gestion automatisée des amendes, l’analyse du TCO, le pilotage des cartes et des badges de télépéage, l’intégration des factures de l’ensemble des fournisseurs, la programmation d’alertes, la création de reportings ou encore le suivi de la fiscalité.
Désormais développé à 100 % en interne, l’outil sera prochainement interfacé avec la plateforme de WayKonect, le spécialiste de la télématique passé dans le giron de Total en juillet dernier. Gilles Langlois affirme que « les deux outils ont des informations qui se complètent. Nous sommes en train de les faire dialoguer afin qu’un client qui opte pour la télématique et le module de gestion de flotte puisse avoir ses données au même endroit ». Le lien devrait être opérationnel dans le courant du premier semestre.
Vers une offre complète sur l’électrique
Le rachat de WayKonect permet à Total d’entrer de plain‑pied dans le marché de la télématique avec une offre complète. Sans surprise, elle est baptisée Total Fleet Connect. La géolocalisation, la remontée de données techniques (consommation, kilométrage…), l’analyse du comportement au volant et le volet écoconduite sont au programme. À cela, vient s’ajouter une application mobile pour les conducteurs. Les tarifs varient de 9 à 15 euros HT par mois et par véhicule en fonction des prestations souhaitées. Des services complémentaires verront le jour ultérieurement, notamment dans le domaine de la mobilité.
Une autre opération menée par Total en 2018 a été la prise de contrôle de G2mobility, société spécialisée dans les solutions de recharge. Elle va permettre à Total Fleet de proposer à ses clients professionnels une offre complète dans le domaine de l’électrique. C’est déjà le cas en Belgique où le pétrolier a lancé début janvier 2019 le service EasyCharging comprenant la fourniture d’électricité verte, la conception, l’installation et la supervision de bornes de recharge, l’accès à un réseau de plus de 70 000 bornes de recharge en Europe et la carte Total multi‑énergie. Une telle proposition n’existe pas encore en France. « Elle va arriver très prochainement, l’offre en Belgique préfigure un peu ce qui va être fait, glisse Gilles Langlois. Nous avons dans le groupe des fournisseurs d’énergie comme Direct Energie et Total Spring, nous avons un fournisseur de bornes avec G2mobility et nous avons notre carte. En somme, nous maîtrisons tous les maillons de la chaîne. »
Toujours dans l’électrique, le réseau de stations Total va progressivement se doter de bornes haute puissance de 150 kW. L’idée est d’équiper 300 stations, essentiellement le long des autoroutes, afin que les automobilistes aient accès à un point de charge tous les 150 km.