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LeasePlan, agitateur de la LLD et poil à gratter des constructeurs

Publié le 25 janvier 2019

Par Damien Chalon
5 min de lecture
Le loueur longue durée multiplie les initiatives innovantes qui tranchent avec le conservatisme des grands acteurs du marché. Une stratégie qui porte ses fruits avec une croissance de plus de 8 % en 2018.
LeasePlan a étoffé son réseau CarNext en 2018 avec l'ouverture d'un centre à Vénissieux.

 

En tant qu’outsider sur le marché français de la location longue durée de véhicules d’entreprise, LeasePlan ose des manœuvres et des partenariats qui se relèvent dans certains cas inédits. Le loueur s’est signalé ces derniers mois en apportant son soutien à Cityscoot, en nouant un partenariat avec Uber et en se rapprochant de la Macif pour proposer des offres de LLD en marque blanche aux sociétaires de l’assureur avec « Macif C’parti ». Signalons également l’accord signé avec SAIC pour la commercialisation du Maxus EV80, un utilitaire électrique.

 

Cette stratégie s’étend même aux fondamentaux des contrats de LLD classiques. Depuis quelques mois, LeasePlan propose à ses clients professionnels d’effectuer l’entretien de leurs véhicules hors des réseaux constructeurs, en vertu de partenariats conclus avec Midas, Norauto et Euromaster. « Nous avions besoin d’élargir nos offres en après-vente, de ne plus dépendre de réseaux qui nous imposent leurs règles et leur qualité de service », affirme Dirk Pissens, le président de LeasePlan France. Une décision qui, on l’imagine, n’a pas été du goût des constructeurs. Le loueur justifie également sa décision en mettant en avant les tarifs plus bas pratiqués par les réseaux spécialisés avec une qualité de service identique.

 

2 000 contrats de LLD à particuliers

 

Le prix des contrats de maintenance n’a pas pour autant été revu à la baisse, tout du moins pour l’instant. « Nos nouveaux partenaires proposent des services supplémentaires comme des véhicules d’attente et la récupération des véhicules sur site, ce qui justifie le maintien des prix », précise Dirk Pissens. Le président de LeasePlan estime toutefois que ces derniers pourraient être revus à la baisse si des économies venaient à être réalisées. Le loueur apprécie en outre l’avance de ces réseaux indépendants dans le domaine du digital. Le module de prise de rendez de l’application mobile dédiée au conducteur est directement connecté à l’agenda des ateliers Midas, Norauto et Euromaster. LeasePlan n’intervient plus dans le processus de réservation.

 

La LLD à particulier fait également partie des grands sujets du moment. En 2018, le loueur a réalisé 2 000 livraisons, dont 50 % via la Macif. L’autre moitié a été réalisée en direct par les équipes de LeasePlan, notamment via l’offre Privilease s’adressant aux salariés de ses clients. Dans ce domaine aussi, le prestataire se heurte au réticences des constructeurs. Dirk Pissens reconnaît « des relations tendues sur ce sujet, notamment avec les constructeurs français qui nous reprochent d’empiéter sur leur business. Nous leur répondons que nous ferons de la LLD à particuliers avec ou sans eux, nous pouvons acheter nos véhicules ailleurs via des mandataires à des conditions très intéressantes ». LeasePlan compte accélérer sur ce business en 2019, tout d’abord en élargissant son catalogue de véhicules, puis en signant un partenariat avec « une très grande banque française » qui proposera de la LLD à ses clients particuliers.

 

LeasePlan vise également les particuliers avec sa marque CarNext dédiée aux véhicules d’occasion. Lancée courant 2018, celle-ci repose tout d’abord sur un réseau physique composé de 5 points de ventes en France localisés à Maurepas, Chambourcy, Corbas, Vénissieux et Cesson-Sévigné. Les équipes du loueur sont actuellement à la recherche de locaux en région parisienne en vue de l’ouverture de deux grands sites. CarNext s’appuie ensuite sur une plateforme digitale où sont exposées 1 000 voitures. Pour Jean-Loup Savigny, le directeur commercial et marketing de LeasePlan France, « l’ambition est de vendre de plus en plus de VO à particuliers. A terme, la moitié véhicules que nous revendons chaque année devraient être revendus par ce canal ». L’idée est aussi de développer la LLD de VO, qui représente déjà 25 % du business en ligne.

 

Une croissance de 8 % en 2018

 

La stratégie de développement de LeasePlan passera également par l’électrique. Le loueur montre l’exemple en ayant équipé le parking de son siège social de Rueil-Malmaison d’une vingtaine de bornes de recharge. Sa propre flotte, qui se compose de 250 véhicules, basculera ensuite au tout électrique, à l’horizon 2020. Des actions en ligne avec les ambitions de la maison-mère qui table sur un parc global géré entièrement électrifié en 2030. Toujours dans l’électrique, LeasePlan France se signalera prochainement, en avril, avec le déploiement de 500 véhicules électriques dans Paris pour une activité proche du VTC, qualifiée par Dirk Pissens de révolutionnaire.

 

Toutes ces initiatives ont bien entendu un objectif : développer le business de l’entreprise. Cette stratégie porte d’ores et déjà ses fruits puisque LeasePlan a vu sa flotte gérée en LLD progresser de 7,8 % en 2018, et de plus de 8 % en incluant la flotte en fleet management. Son parc total géré avoisine désormais les 134 000 véhicules. Parmi les faits marquants 2018, LeasePlan met en avant la montée en puissance des mises à la route de véhicules essence (20 %) et l’appétit croissant des PME pour la LLD. Les prochaines cibles du loueur sont les TPE et les professions libérales pour qui le prestataire va déployer au premier trimestre un parcours entièrement digital, de la tarification à la livraison du véhicule. Ce dispositif sera ensuite étendu aux particuliers. Des initiatives nombreuses qui devraient rapidement faire oublier l'entrée en Bourse avortée de l'entreprise en octobre dernier.

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