Watèa, une flotte en voie d’électrification
Pas facile, par les temps qui courent, de voir ses commandes de véhicules, électriques ou non, être honorées dans les délais. Watèa en fait actuellement la difficile expérience. La jeune société fondée en juillet 2021 a rapidement fait le choix de s’orienter vers une flotte 100 % électrique.
Ainsi, dès l’automne suivant sa création, une car policy 100 % électrique était constituée afin d’être en parfaite cohésion avec son activité : l’accompagnement des entreprises dans l’électrification de leur flotte de véhicules utilitaires légers, essentiellement dans le secteur de la livraison du dernier kilomètre, en attendant l’attaque de nouveaux marchés comme le BTP.
Délais très longs
Un an plus tard, la société du groupe Michelin n’a toujours pas vu une livraison du moindre modèle électrique. "Les premiers véhicules commencent à arriver, nous avons dû composer avec des délais de livraison d’un an, voire d’un an et demi. Or la car policy a été l’un des premiers sujets sur lesquels nous avons travaillé à nos débuts, afin qu’il soit rapidement mis en œuvre", déplore Martin Thiollier, vice‑président ventes et opérations de Watèa.
Pour patienter, les salariés ont donc eu la contrainte de mener leur mission avec des véhicules thermiques ou hybrides. On les a loués en moyenne durée pour les nouveaux arrivants, ou ils proviennent du transfert de salariés de Michelin qui ont conservé au passage leur voiture de fonction. "Nous avons des besoins de mobilité qu'il faut satisfaire", poursuit le dirigeant.
Cette attente prolongée crée une légère frustration chez la cinquantaine de collaborateurs qui doivent obtenir une voiture électrique. "L’entreprise ne compte parmi ses rangs que des partisans de la décarbonation. Cela fait partie de notre ADN collectif. Les salariés sont en conséquence impatients de pouvoir recevoir leur nouveau véhicule", complète Corine Dedreuil, directrice des ressources humaines.
Trois packages pour les salariés de Watèa
Toujours est‑il que Watèa a adopté une politique d’attribution de voitures électriques assez originale, reposant sur trois packages. Le premier, le plus standard, consiste en la fourniture d’un véhicule avec la prise en charge de l’installation d’une borne au domicile des salariés.
Lorsque cette dernière solution n’est pas possible, le deuxième package entre en jeu avec l’attribution d’une voiture électrique de catégorie inférieure à laquelle vient s’ajouter la location par l’entreprise d’une place de parking ou d’un garage équipés d’une borne près du domicile du bénéficiaire.
La troisième option s'avère destinée aux citadins qui ne souhaitent pas avoir de véhicule. Dans ce cas, Watèa leur propose une compensation financière sous la forme d’une prime, équivalente à la valeur de l’avantage en nature que constitue une voiture de fonction. L’entreprise envisage aussi la mise à disposition de vélos de fonction.
500 km d’autonomie minimum
Pour ce qui est du choix des modèles, une autonomie de 500 km, un bon niveau de sécurité, ainsi qu’une fabrication aussi proche que possible de notre pays figurent parmi les principaux critères. Après évidemment celui du TCO, le principe de départ étant ici que le choix de l’électrique ne coûte pas plus cher que celui du thermique.
"Nous ne voulions pas aller sur des choses complètement déraisonnables, confie Martin Thiollier. Et la bonne surprise est que nous sommes arrivés sur des coûts similaires." Watèa s’est fait accompagner sur tous ces sujets par Stéphane Montagnon, fondateur de Holson.
Le dispositif se complète avec l’installation de bornes de recharge, en cours ou à venir, dans les nouveaux locaux de l’entreprise à Clermont‑Ferrand (63) et dans les bureaux partagés avec Michelin à Boulogne‑Billancourt (92). Tout est ainsi en place pour le processus d’électrification, sachant que la flotte devrait rapidement doubler et passer à une centaine de véhicules d’ici à 2024 ou 2025.
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