Trois quarts des actifs utilisent la voiture pour leurs trajets professionnels
En l’espace de deux ans, le monde de l’entreprise a connu un bouleversement profond. Les diverses réglementations et l’accélération du télétravail ont poussé une partie des salariés à changer leurs habitudes de déplacement. Ce jeudi 2 décembre 2021, Alphabet, en collaboration avec l’Ifop, a publié son baromètre "Mobilité et entreprise". Une étude annuelle menée par les deux entreprises depuis 2017.
Celle-ci révèle que 76 % des actifs français utilisent la voiture dans le cadre de leurs trajets professionnels ou domicile-travail. Un pourcentage stable par rapport à une année 2020 qui avait connu une recrudescence de l’utilisation de la voiture de quatre points par rapport à 2019. Ces chiffres étaient pourtant en baisse depuis 2017, année où 81 % des salariés utilisaient leur voiture.
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Sans surprise, il faut noter que les sondés venant d’agglomérations de moins de 100 000 habitants utilisent plus leur véhicule (85 %) que ceux issues de grandes villes, qui ont davantage tendance à adopter des solutions de mobilité alternatives.
En région parisienne, la voiture est beaucoup moins présente et les salariés interrogés qui l'utilisent ne représentent plus que 49 % contre 52 % en 2020. Une observation qui peut trouver sa source dans la réglementation de plus en plus stricte imposée aux quatre roues par la mairie de Paris.
Motivation écologique
Un nombre d'automobilistes qui ne faiblit pas dans l'Hexagone, contrairement aux usagers des transports en commun. Du fait de la crise sanitaire, les employés sont de plus en plus hésitants à les utiliser. Pour preuve, leur fréquentation n’a cessé de diminuer depuis 2018 (-7 %). Ainsi, seuls 20 % des sondés affirment les utiliser, alors qu'il y a deux ans, ils représentaient 24 %.
Même constat pour les modes de transport "doux", qui ont reculé de cinq points par rapport à 2019. Ainsi, 33 % des questionnés utilisent ce mode de transport. 28 % se rendent au travail à pied, 12 % en vélo et 2 % en trottinette. 5 % des sondés utilisent par ailleurs des transports électriques.
Il faut toutefois préciser que les proportions d’usage diffèrent en fonction de leur position géographique. Dans les agglomérations, les salariés utilisant les transports doux sont plus nombreux (34 % pour les transports en commun, 40 % pour les transports doux classiques et 8 % pour ceux électriques).
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Si un léger recul peut être observé dans leur utilisation, Stéphane Crasnier, PDG d’Alphabet France, observe tout de même une "tendance de fond en faveur d’une prise de conscience des travailleurs français". "Les Français sont de plus en plus attentifs au respect de l’environnement, sans pour autant faire de compromis avec leur bien-être", ajoute-t-il.
En effet, le facteur écologique est la principale motivation pour 47 % des employés en mobilité douce électrique et en deuxième position pour 41 % des usagers des transports en commun. Si, cette année, seulement 7 % des salariés interrogés affirment profiter du Forfait mobilité durable (FMD) issu de la loi d’orientation des mobilités, il faut toutefois garder à l’esprit que ce dispositif n’a été mis en place qu’en mai 2020.
Les entreprises, clé de la mobilité
L'entreprise doit jouer un rôle majeur dans la mobilité de leurs collaborateurs. Pourtant, selon les sondés, l’implication des sociétés dans l’accès à des solutions de mobilité pour améliorer leur qualité de vie au travail a diminué de quatre points par rapport à l’année dernière. Ainsi, 55 % des actifs interrogés trouvent que l’entreprise leur octroie les moyens de bénéficier de services de mobilités.
Le remboursement des titres de transport en commun est l’alternative la plus proposée par les sociétés dont 24 % des sondés bénéficient, avec une part de 19 % partiellement remboursée et 5 % intégralement. Une fraction de 17 % des actifs questionnés profitent d’un remboursement kilométrique et 38 % souhaiteraient en bénéficier. Seuls 12 % des sondés ont accès à un véhicule de fonction ou de service.
Toujours marquée par la crise sanitaire, l’année 2021 montre encore des changements dans les habitudes des salariés, que ce soit dans leur mobilité ou au travail. De fait, 32 % d’entre eux ont modifié leurs habitudes de travail. 11 % avec des horaires décalés et 20 % en pratiquant le télétravail, un total en augmentation de cinq points par rapport à 2020. Parmi eux, 41 % sont à leur domicile deux jours par semaine.
Des changements d’habitude qui influent aussi sur leur manière de se déplacer. 10 % des questionnés ont ainsi modifié leur modalité de transport. Là où le regain d'intérêt pour le véhicule personnel était de 42 % en 2020, il est désormais de 26 % en 2021. Le vélo et la marche sont utilisés respectivement pour 25 % et 34 % des actifs sondés. Tandis que le changement d’habitude au profit des transports en commun est de 15 %.
La perception des salariés sur la mobilité de demain
Les récentes mesures prises à l’encontre du véhicule thermique poussent logiquement 55 % des actifs auditionnés à estimer, qu’en 2030, les trajets seront plus écologiques. Par ailleurs, 49 % pensent que les véhicules hybrides et électriques seront majoritaires contre 30 % qui pensent que les voitures les plus utilisées seront thermiques. Étonnamment, 16 % d’entre eux pensent que les véhicules diesel seront plus nombreux sur les routes. Quant à 10 % des sondés, l’avenir de la mobilité sera constitué de voitures autonomes ou roulant à l’hydrogène.
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