Plan climat : attention aux oukases en B-to-B
Le plan climat présenté récemment par le ministre de la Transition écologique entraînera une modification importante du marché : l'un de ses objectifs est de mettre fin à la vente des voitures essence et Diesel sur le territoire en 2040. "Le transport est aujourd'hui le premier secteur responsable des émissions de gaz à effet de serre, explique le ministère. C’est aussi un secteur en pleine transformation, avec le développement des mobilités douces, mais aussi des VE. Une révolution de la mobilité du quotidien nous attend, avec des véhicules plus autonomes et plus partagés."
Une révolution qui n'inquiète pas outre mesure les seuls professionnels... en tout cas à ce jour. Le P-dg d'Alphabet France vient par exemple de faire savoir que les mesures avancées dans ce plan, "promettent un bel avenir pour l'essence, un coup de fouet pour les véhicules électriques et le déploiement de nouvelles mobilités".
"Il va accélérer la convergence essence-Diesel sur le marché des entreprises [qui a déjà été entamée] avec la loi de Finance 2017 introduisant la récupération de TVA sur l'essence, à hauteur de 10% en 2017, 20% en 2018, 40% en 2019, 60% en 2020 et 80% en 2021", explique Olivier Monot, le P-dg du loueur LLD. Résultat, il faut s'attendre à une accélération de l'alignement essence-Diesel dans les flottes, les loueurs longue durée étant donc aussi appelés à adapter leurs canaux de revente. "Le plan devrait aussi permettre d'accélérer encore la progression des VE grâce au fonds pour la mobilité durable qui soutiendra le développement des infrastructures de recharge VE", poursuit le responsable d'Alphabet France.
Avec la nouvelle loi mobilité appelée à entrer en vigueur et qui doit notamment traiter de la tarification des usages de la route ainsi que du développement des mobilités douces, il faut en outre s'attendre à ce qu'il y ait plus d'entreprises concernées qu'avec le PDE (il ne va concerner que les seules entreprises de plus de 100 salariés en 2018).
Il n'en demeure pas moins que la profession reste aussi prudente quant à la mise en oeuvre du plan climat présenté par Nicolas Hulot. L'Observatoire du véhicule électrique (OVE) vient de faire savoir que "l'éradication" des moteurs à combustion dans les flottes d'entreprises relève à ce jour d'une mission ambitieuse et pourrait paraître utopique si la technologie et les moyens de déplacements n'évoluaient pas pour répondre aisément aux besoins quotidiens des usagers ou des entreprises.
"Les entreprises évoluent [également] à leur rythme, rappelle Bernard Fourniou, le président de l'OVE. L'essence gagne petit à petit du terrain et l'électrique a plus de mal à s'imposer dans les entreprises. Dans les deux cas, ces énergies alternatives correspondent à des usages bien précis et non à des oukases politiques, sauf à 'interdire' la circulation de certains véhicules et à gêner l'économie, compliquant ainsi les déplacements."
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.