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Partir… mais arriver sain et sauf en vacances

Publié le 18 juillet 2024

Par Damien Chalon
4 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory – À l’approche des grands départs en congés et autres chassés-croisés de l’été, on a trop tendance à faire abstraction du risque routier pour se concentrer sur l’essentiel : les vacances. Ce phénomène sera sans doute amplifié cette année par tous les Franciliens qui vont fuir les JOP de Paris 2024 !
©AdobeStock-Bits and Splits

Pourtant de multiples études, rapports et statistiques ne cessent de nous le rappeler : les Français au volant restent indisciplinés, quand ils ne sont pas tout simplement dangereux. Vitesse excessive, comportements à risques (portable, SMS, stupéfiants, alcool), défaut d’assurance, rendent la route incompatible avec le mot "sécurité".

 

Les chiffres de la mortalité au volant le confirment : 1 530 tués sur les douze derniers mois (chiffre à fin juin), selon l’ONISR, soit une hausse de 1 %. Et une progression sensible sur le seul mois de juin, avec 145 automobilistes tués (pour un total de 291 victimes, tous modes de déplacements confondus). Les accidents routiers professionnels représentent toujours la première cause de mortalité au travail dans l'Hexagone.

 

L’une des dernières études de l’Observatoire n’a d’ailleurs de cesse de nous inquiéter : les Français n’hésitent plus à rouler sans assurance et ils seraient même de plus en plus nombreux (1). À l’échelle du parc à la route (quelque 38 millions), cela reste (heureusement) marginal, mais les dégâts ne le sont pas, avec des conducteurs qui doivent s’acquitter des années durant, de remboursements auprès du Fonds de garantie des victimes pour défaut d’assurances. L’ONISR estime qu’en France métropolitaine, 350 000 véhicules de tourisme circulent sans être assurés, 130 000 véhicules utilitaires et 100 000 deux-roues motorisés.

 

Or, ces conducteurs non-assurés sont souvent impliqués dans des accidents mortels ou présumés responsables :  un automobiliste non-assuré aura un risque quatre fois plus important d’être responsable d’un accident mortel ; un conducteur de deux-roues motorisé aura pour sa part un risque 2,5 fois plus important.

 

Comme le souligne également l’ONISR, les moins de 35 ans représentent 61 % des conducteurs non assurés impliqués dans des accidents mortels. Leur part est également de plus de 60 % parmi les conducteurs non assurés présumés responsables d’accidents mortels.

 

La non-assurance dans les accidents corporels est aussi en constante progression depuis la période Covid. Elle a ainsi augmenté de 38 % entre 2019 et 2022, selon les chiffres de l’Observatoire, puisqu’elle est passée de 2,5 % en 2013 à 3,2 % en 2019, puis 4,23 % en 2020 et 4,7 % en 2022.

 

Le défaut d’assurance n’est pas le seul danger sur les routes et autoroutes. Les comportements pour le moins imprudents au volant n’appartiennent pas au passé, loin s’en faut. Plus de deux jeunes sur trois parmi les moins de 30 ans téléphonent, participent à des réunions téléphoniques pour le travail, envoient des SMS ou les lisent, en même temps qu’ils conduisent, souligne la 4e édition du Baromètre des addictions Ipsos-Macif (2). Un tiers d’entre eux explique agir ainsi car ils se sentent capables de faire plusieurs choses en même temps ! Un don d’ubiquité sans doute.

 

Des chiffres à rapprocher de ceux de MMA sur le risque routier professionnel, qui mettent aussi en avant cette année une recrudescence de l’utilisation du téléphone au volant. "80 % des actifs admettent recevoir des appels téléphoniques lorsqu'ils conduisent pendant leur travail et 74 % en passent eux-mêmes. Une progression de 7 points pour les appels reçus et de 14 points pour les appels émis sur 10 ans", expliquent les auteurs de cette étude dont c’est la 10e édition.

 

Tous ces chiffres et ces comportements inquiétants montrent une chose : le risque routier, en milieu professionnel comme en famille, n’est pas pris à sa juste mesure par les automobilistes. Plus que jamais, en cet été 2024, l’adage de la Sécurité routière "on tient à quelqu’un, on le retient" s’applique donc.

 

L’Arval Mobility Observatory 

 

(1). "La non-assurance dans les accidents de la route en France en 2022". ONISR. Juin 2024.

(2). 4e Édition du baromètre des addictions Ipsos/Macif 2024 - La "Génération connectée" : Selfies , vidéos, jeux, réseaux sociaux, visios… les comportements à risques des jeunes sur la route ! Juin 2024

(3). "10 ans d’étude sur le risque routier professionnel : hausse des comportements dangereux au volant". Ifop-MMA. Mai 2024.

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