Nouvelles mobilités : le retour ?
Comment favoriser « les mobilités douces et propres », pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’une part, et les particules fines et autres NOx, d’autre part, tout en permettant à tout un chacun de se déplacer sans encombre et d’aller travailler ? Et quelle place, finalement, donner aux transports en commun, aux nouveaux modes de déplacements partagés et… à la voiture ?
Le défi est de taille (le texte a d’ailleurs pris pas mal de retard par rapport au calendrier initialement fixé), tant il va falloir faire bouger bien des lignes et changer bien des habitudes.
Une étude publiée cet été par le commerçant automobile en ligne Aramisauto donne une petite idée de l’ampleur de la tâche qui attend l’exécutif : elle indique que les Français – qu’ils soient des villes ou des champs – restent très attachés (à plus de 60 %) à leur automobile pour se rendre à leur travail, faute d’alternatives fiables et flexibles. Comment dès lors les convaincre d’adopter des mobilités mutualisées (telles que le covoiturage ou l’autopartage) et de laisser leur véhicule au garage (au profit, par exemple, de la trottinette ou du vélo électrique…) ?
L’un des acteurs majeurs de ce changement sera très certainement l’entreprise. L’étude d’opinion réalisée il y a tout juste un an par Viavoice pour l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise mettait déjà l’accent sur le rôle considérable dévolu aux entreprises pour l’avenir en matière de mobilités. Qu’ils soient salariés ou décideurs, toutes les personnes interrogées à l’époque s’accordaient à une large majorité (67 % des salariés et 62 % des décideurs) sur le fait qu’il « est du rôle de l’entreprise de s’impliquer dans les déplacements de ses collaborateurs ».
C’est là que les plans de mobilité peuvent trouver tout leur intérêt. Obligatoires depuis le 1er janvier dernier dans toutes les entreprises comptant plus de 100 travailleurs sur un même site, ils représentent une réelle opportunité pour les décideurs de conduire une réflexion d’ensemble sur ce thème et de déployer de nouvelles solutions.
Les entreprises ne sont pas réfractaires à l’idée de faire évoluer les habitudes de déplacements de leurs collaborateurs. En France, une sur deux a bien l’intention de faire appel aux « mobilités alternatives » dans les trois prochaines années, selon le dernier Baromètre OVE-CSA publié en juin. Mais, et l’ensemble des acteurs de la filière automobile s’en féliciteront sans doute, elles ne sont pas encore prêtes à abandonner leur parc automobile pour basculer intégralement en autopartage ou en covoiturage. Loueurs longue durée et constructeurs continueront donc à immatriculer des véhicules, certes de plus en plus vertueux, pour le compte de leurs clients entreprises. Une bonne nouvelle à quelques semaines du Mondial de l’Auto !
L’Observatoire du Véhicule d’Entreprise