Non, nos dirigeants d’entreprise n’ont pas le moral sapé
Plus de huit chefs d’entreprise sur dix se disent optimistes quant à la situation de leur propre entreprise, selon une étude de l’Ifop conduite pour le Medef (1). Soit quatre points de plus par rapport à la dernière mesure réalisée en août 2022. L’organisation patronale ou ses adhérents n’ont pas la réputation de se réjouir facilement. Autant dire, donc, que ce chiffre est plutôt une bonne nouvelle. Un sentiment conforté par un autre résultat, concernant cette fois la santé financière de ces mêmes entreprises. Plus de huit chefs d’entreprise sur dix considèrent en effet que leur situation financière est saine (83%), 18 % la jugeant même "très saine".
Concernant les perspectives d’avenir des chefs d’entreprise, l’étude Ifop dresse, là encore, un bilan globalement favorable. En effet, lorsqu’on leur demande quelles sont leurs raisons d’espérer, 46 % citent leurs carnets de commandes bien remplis et 32 % l’absence de problèmes de trésorerie. Seuls 4 % des dirigeants français ne voient aucune raison d’espérer.
Alors bien sûr, tous les secteurs ou toutes les tailles de sociétés ne sont pas égaux face aux vents contraires. Mais, comme l’expliquent les auteurs du sondage, la succession de crises depuis 2020 a sans doute eu pour conséquence d’ériger l’anticipation en règle n°1 du management d’entreprise pour réduire les répercussions éventuelles sur leur activité. "Un patron, c'est fait pour surmonter les difficultés, ça se lève le matin avec l'envie de développer sa boîte, quelle que soit la difficulté", martelait d’ailleurs il y a quelques jours sur LCI le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux.
Capables de faire face aux éléments contraires sur lesquels ils ont prise, les patrons se montrent en revanche plus circonspects et pessimistes sur ce qui relève de l’environnement économique national et international. C’est ainsi que 43 % des dirigeants font preuve d’optimisme vis-à-vis de la situation économique française, soit neuf points de moins qu’en août 2022. Ils sont aussi très majoritaires (92 %) à anticiper des répercussions fortes de la conjoncture sur l’économie française et européenne, tandis que sept chefs d’entreprise sur dix y voient un risque pour leur entreprise (dix points de plus par rapport à août 2022).
Quels impacts auront ces facteurs exogènes à la vie des entreprises sur leurs projets ? Selon l’Ifop, la majorité des chefs d’entreprise interrogés jouent la carte du statu quo, tant sur les questions de recrutement que sur celles de leurs investissements ou de leurs plans de développement. En matière de mobilités, de transition énergétique et d’obligation d’électrifier leurs parcs automobiles, la question sera bel et bien de savoir si la dynamique restera identique à celle des années précédentes.
En 2022, la crise des semi-conducteurs a considérablement ralenti la livraison des véhicules dans les entreprises et les administrations, le marché entreprise accusant au total un retard de 196 907 immatriculations (VP et VUL) par rapport à 2019, la dernière année dite "normale" avant la crise sanitaire. Mais les intentions de commandes sont là, et les marges de progression en matière d’électrification substantielles : selon notre baromètre énergies (2), sur un an, la part de marché des modèles électrifiés (100 % électriques et hybrides rechargeables) est passée de 13,68 % à 15,96 %, soit 2,28 points de plus… Comme quoi, la route vers 2035 et la fin des véhicules thermiques dans les entreprises est encore longue.
L’Arval Mobility Observatory
(1). L’enquête de l’Ifop a été menée auprès de 600 chefs d’entreprises, échantillon représentatif des entreprises françaises de dix salariés et plus. Interviews réalisées par téléphone du 19 décembre 2022 au 06 janvier 2023.
(2). https://www.mobility-observatory.arval.fr/barometre-energies
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.