Nicolas Hulot appelle au développement de la filière hydrogène
La France veut mettre le cap sur l’hydrogène. Cette énergie alternative fait l’objet d’un plan gouvernemental dont Nicolas Hulot vient de révéler les grandes lignes. Le ministre de la Transition écologique et solidaire, qui se dit "intimement convaincu que l’hydrogène jouera un rôle important dans la transition énergétique", débloquera par le biais de l’Ademe une enveloppe de 100 millions d’euros pour le déploiement de la filière à compter de 2019.
Une annonce accueillie favorablement par Philippe Boucly, le président de l’Afhypac (Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible) : "L’annonce faite par le ministre d’Etat constitue un jalon majeur. Elle est le signal fort que la filière attendait. Le Gouvernement offre aujourd’hui un cadre clair qui permettra aux industriels et aux territoires porteurs de projets de déployer rapidement des solutions hydrogène, pour lesquelles les technologies sont prêtes et matures. Les conditions sont donc réunies pour insuffler à la France une nouvelle force industrielle, créer à terme plusieurs milliers d’emplois et apporter une contribution majeure à la réussite de la transition énergétique."
50 000 VUL à hydrogène en 2028 ?
Une partie conséquente du plan de déploiement de l’hydrogène pour la transition énergétique est consacrée aux transports. "L’hydrogène, s’il est produit à base d’énergies renouvelables, peut contribuer à la mobilité sans émission de gaz à effet de serre des trains, des flottes de camions, des flottes municipales et des bus, permettant ainsi d’apporter une réponse aux problèmes de qualité de l’air", estime Nicolas Hulot.
Il est notamment fait mention d’un développement de l’hydrogène dans les flottes de véhicules professionnels. Un objectif de 5 000 véhicules utilitaires légers et de 200 véhicules lourds (bus, camions, trains, bateaux) ainsi que la construction de 100 stations alimentées en hydrogène produit localement a été fixé pour 2023. Un objectif encore plus ambitieux a été arrêté pour 2028 : de 20 000 à 50 000 VUL, de 800 à 2 000 véhicules lourds et de 400 à 1 000 stations.
La France compte suivre les exemples de l’Allemagne, du Japon, de la Chine ou encore de la Californie qui ont d’ores et déjà amorcé un mouvement vers cette énergie alternative. La Californie apparaît aujourd’hui comme la zone la plus avancée avec 7 000 véhicules hydrogène en circulation et 62 stations. Les objectifs les plus ambitieux sont à mettre au crédit du Japon et de la Chine, qui visent respectivement 800 000 et 1 million de véhicules à pile à combustible à l’horizon 2030.