Moins d'embauches avec la réforme du temps partiel et l'ANI ?
Les dirigeants sont tout sauf rassurés en ce qui concerne la réforme sur le travail partiel et l'Accord national interprofessionnel sur la formation, la réforme prévoyant l'interdiction de faire signer des contrats à temps partiel de moins de vingt-quatre heures par semaine à compter du mois de juillet et l'Accord national interprofessionnel instaurant la mise en place d'un nouveau mode de financement pour les entreprises en matière de formation, censé entrer en vigueur courant 2014*. Ces inquiétudes apparaissent en tout cas clairement dans le dernier Baromètre sur le financement et l'accès au crédit des PME réalisé par l'Ifop pour le compte de KPMG et de la CGPME.
Temps partiel, formation et activité
Les dirigeants d'entreprises qui recourent au temps partiel sont 36% à envisager de renoncer à une ou plusieurs embauches avec l'entrée en vigueur de la réforme sur le temps partiel. Tous les responsables interrogés envisagent par ailleurs à 32% de restreindre leurs projets de formation suite à l'Accord national interprofessionnel sur la formation signé par les partenaires sociaux à la fin 2013. Et autant dire que ces deux sujets d'inquiétude n'arrivent pas vraiment au bon moment, les sondés restant très inquiets quant à l'évolution de l'économie française, mais aussi de leur propre activité : les chefs d'entreprise se déclarent inquiets pour l'économie française à 90% (88% en septembre 2013) et inquiets pour leur propre activité à 60% (53% en septembre 2013).
Recettes, coûts et trésorerie
Les principales difficultés auxquelles ils ont à faire face sont la baisse de chiffre d'affaires (54%) et la hausse des coûts ou prix des fournisseurs (48%), la troisième position de ce Top 3 des difficultés "revenant" aux problèmes de trésorerie ou de financements (36%). "Pourtant, le besoin en financement d'investissement atteint désormais 42%", relève le Baromètre. Le besoin en financement d'exploitation concerne, lui, les dirigeants de PME à hauteur de 41%, deux chefs d'entreprise sur trois déclarant avoir au moins un besoin de financement (67% en janvier 2014 et 70% en septembre 2013).
Durcissement des banques
Seulement voilà. Les dirigeants d'entreprise sont aussi plus nombreux à être confrontés à une mesure de durcissement de la part de leurs banques : ils sont dans cette situation à 77% en janvier 2014, contre 76% en septembre 2013 et 71% en mai 2013. "Les frais de crédits ou l'octroi de montants plus faibles que ceux souhaités culminent désormais à 50%", souligne le Baromètre. Les demandes de garanties supplémentaires suivent à 41% et les demandes de cofinancements à 32%. "Depuis un an, environ 40% des patrons interrogés déclarent avoir l'intention de revoir leurs lignes de crédits", conclut le Baromètre.
*Outre leurs investissements directs dans les plans de formation, les employeurs devront s'acquitter auprès de leurs organismes collecteurs de fonds – OPCA – d'une contribution globale obligatoire dont la répartition variera selon les effectifs, la contribution s'élevant à 1% de la masse salariale pour toutes les entreprises de plus de dix salariés (0,55% pour les entreprises de moins de dix salariés).
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