L’intelligence artificielle sera-t-elle vraiment partout ?
Depuis, pas un jour ou presque, sans qu’un article ou qu’un expert ne s’inquiète des menaces de l’IA générative sur de multiples secteurs tels que la publicité, l’information, la musique, le conseil, l’édition…, pour n’en citer que certains.
En quelques lignes, la très sérieuse banque américaine Goldman Sachs a annoncé, début mai, le "clap de fin" pour quelque 300 millions d’emplois à travers le monde dans les prochaines années, au sein des professions juridiques, comptables, les métiers administratifs, les cadres et autres professions qualifiées. D’ores et déjà, quelques très grandes entreprises comme IBM ou British Telecom ont indiqué suspendre leurs recrutements ou supprimer des emplois au profit de l’intelligence artificielle.
La rapidité de développement de l’IA "générative", le nombre d’opérateurs impliqués et les sommes financières astronomiques mobilisées, ont fini par semer l’inquiétude, avec une question centrale : et si l’IA finissait par échapper à tout contrôle humain, à dépasser même l’homme ?
C’est le sens de la lettre ouverte signée en début de semaine par 350 personnalités du secteur, dont le créateur de Chat-GPT, avec cet avertissement : "Limiter le risque d'extinction lié à l'intelligence artificielle devrait être une priorité mondiale, au côté d'autres risques à l'échelle de la société, dont les pandémies et la guerre nucléaire".
Le développement de l’intelligence artificielle ne date, certes, pas de la fin de l’année 2022. Dans l’automobile, elle est en grande partie à l’origine des avancées spectaculaires en matière de conduite autonome. Plus récemment, le constructeur GM a montré un intérêt pour intégrer dans ses véhicules de l’IA générative.
Les métiers de la relation client y ont aussi massivement recours via leurs chatbots. Idem dans les ressources humaines, où les collaborateurs ont de plus en plus à faire à des robots pour se former ou trouver des informations. Mais ce qui effraie les opinions publiques, c’est la rapidité avec laquelle ces systèmes se déploient, la peur de perdre le contrôle des systèmes, alors que le volet règlementaire lui, (comme bien souvent dans ces révolutions technologiques, est-on tenté de dire), reste à la traîne.
Les réticences des chefs d’entreprise face à l’IA générative sont bien mises en évidence dans les résultats de l’étude d’OpinionWay pour le spécialiste de data science Ekimetrics. Cette entreprise a récemment développé Climate Q&A, un chatbot ayant recours à l’IA, pour répondre aux questions sur le climat à partir des différents rapports du GIEC.
Interrogés sur le potentiel de l’IA pour mener à bien leurs stratégies de développement durable et de transition écologique, les 300 patrons français interrogés font majoritairement part d’un certain attentisme. S’ils ont bien identifié le potentiel de l’IA pour répondre à leurs enjeux de durabilité (près de 8 sur 10), ils sont encore nombreux à faire état de freins pour une adoption massive de cette solution. En tête, le manque de compétences suffisantes en interne (46 %), les coûts liés à son adoption (43 %) ou encore les risques sur la confidentialité des données (37 %).
Quant au robot Chat-GPT, il doit encore largement faire les preuves de son utilité et de sa fiabilité auprès de ces mêmes décideurs tricolores. Selon OpinionWay, seuls 6 % d’entre eux utilisent cette forme d’intelligence artificielle et moins de 10 % envisagent de le faire dans les prochains mois.
L’Arval Mobility Observatory
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