L’indépendance énergétique à l’épreuve du pouvoir d’achat
Les petites et moyennes entreprises ont à cœur de soigner leur empreinte écologique. C’est même une priorité pour 80 % d’entre elles, selon une étude publiée le mois dernier par le SME Climate Hub, une association soutenue par les Nations-Unies. La réduction de leurs émissions de carbone est un des moyens d’y parvenir pour six entreprises sur dix, alors que 50 % d’entre elles disent les calculer. Des engagements qui, compte tenu de la taille souvent réduite de ces entités, peuvent s’avérer contraignants ; deux tiers d’entre elles assurent d’ailleurs ne pas avoir les compétences nécessaires pour y parvenir et 48 % estiment manquer de ressources financières.
Pour les entreprises qui sautent le pas et qui déploient un plan d’action en bonne et due forme, 82 % disent essayer de diminuer leur consommation d'énergie ou la production de déchets, 64% sensibilisent leurs employés et 52 % modernisent leurs installations, explique le SME Climate Hub.
Dans cette chasse aux émissions de carbone, la décarbonation des transports, et plus particulièrement l’électrification des parcs automobiles, peut constituer un outil efficace. En décrétant, mi-juillet 2021, la fin des motorisations thermiques pour 2035, les autorités européennes ont clairement fixé la feuille de route des constructeurs, mais également des consommateurs et donc, des entreprises.
Aujourd’hui en France, la part des modèles électriques immatriculés dans les entreprises a dépassé le cap des 6 %. Si l’on ajoute les modèles hybrides, on arrive à un véhicule sur cinq immatriculé. A l’échelle nationale, les particuliers ont représenté l’année dernière près de 60 % des acheteurs de voitures électriques. Ce qui prouve un engouement certain.
Cette montée en puissance a-t-elle des chances de perdurer, alors que les prix des véhicules neufs électriques ne font que s’envoler et que des incertitudes pèsent désormais également sur les tarifs de l’électricité ? Le sujet monte à bas bruit, amplifié par les conséquences économiques de la guerre en Ukraine et l’inflation. En pleine campagne présidentielle, plusieurs candidats à l’élection ne viennent-ils pas de mettre en garde contre ce qu’ils appellent "la folie du tout-électrique", reprenant au passage certains des arguments de Carlos Tavares, l’emblématique patron de Stellantis, qui ne manque pas de souligner que le tout électrique peut potentiellement créer "un risque social" pour des classes moyennes exclues financièrement du marché ? Car dans le même temps, la lutte contre le réchauffement climatique poursuit sa route : le développement des ZFE-m (zones à faibles émissions-mobilités) condamne, par exemple, les automobilistes (quel que soit leur niveau de vie) à troquer leurs vieux modèles thermiques pour des motorisations dites vertueuses, mais plus chères.
Après la crise des gilets jaunes déclenchée par les prix des carburants, la classe politique veut à tout prix éviter une nouvelle explosion sociale fondée, cette fois, sur la capacité financière des conducteurs à supporter une transition énergétique peut-être trop rapide. Après les bonus à l’achat ou la prime à la conversion, le candidat Macron (qui doit dévoiler cet après-midi son programme) se dit même ouvert à des formules de "leasing" de voitures électriques pour des professionnels et des actifs éloignés de leurs lieux de travail, sans moyens de transports en commun, pour qui la voiture est un must.
Des solutions innovantes, susceptibles d’aider certaines PME dans leur chasse aux émissions de carbone, de faciliter la conversion électrique des usagers et de rentabiliser in fine les ambitieux plans d’électrification de leurs gammes, déployés à coups de milliards d’euros, par les constructeurs.
L’Arval Mobility Observatory
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.