Les PME disent "oui" à la croissance externe
Elle parle en effet de projets de développement, d’investissements, de croissance. Elle ne fait pas l’apologie des grands groupes internationaux à la recherche de fusions-acquisitions à plusieurs milliards d’euros et aux capacités financières quasi sans limites. Elle s’intéresse à la vie des PME, les vrais créateurs d’emplois dans les territoires en France (avec il est vrai leurs grandes sœurs, les entreprises de taille intermédiaire, ETI).
L’étude émane de Bpifrance Le Lab, en partenariat avec France Invest, le spécialiste du capital-investissement dans l’hexagone. Elle nous apprend que pour 65 % de leurs dirigeants, l’acquisition d’autres sociétés est indispensable dans la vie d’une PME en développement. Les auteurs de l’étude reconnaissent que les résultats sont "très au-dessus de leurs anticipations". Huit dirigeants sur dix ont en effet répondu "avoir envisagé de mener une opération de croissance externe dans les cinq années passées", un sur trois seulement étant allé jusqu’au bout. Le manque de temps, de compétences en interne ou de fonds financiers, sont les principales sources d’empêchement mises en avant par les auteurs de l’étude.
Pour autant, la croissance a de beaux jours devant elle dans le petit monde des PME, puisque acheteurs comme vendeurs sont dans les starting-blocks. Comme s’en félicite Bpifrance Le Lab, 72 % des dirigeants interrogés cette année affirment avoir l’intention de racheter une entreprise dans les cinq ans qui viennent, tandis que 47 % prévoient de vendre. Outre un effet générationnel, avec les départs en retraite de certains dirigeants, les aspirations des héritiers à se réaliser en dehors de la PME familiale, peuvent expliquer cette appétence pour la croissance externe et ces scores élevés.
Reste alors à concrétiser les projets. Et c’est là que les fonds d’investissements peuvent entrer en lice : quatre acquéreurs accompagnés d’un fonds d’investissement sur dix estiment que les résultats de leur acquisition d’entreprise sont supérieurs aux objectifs. Ils mènent aussi des opérations de plus grande envergure : 71 % d’entre eux ont réussi une opération de plus d’un million d’euros, contre 40 % pour les dirigeants non accompagnés d’un fonds. Mais aujourd’hui, seuls 12 % des dirigeants de PME ont un fonds présent au capital de leur société.
A ce titre, dans l’univers de l’automobile au sens large (énergie incluse), le mois de septembre 2022 a d’ailleurs été marqué par deux opérations impliquant des fonds d’investissements. GAC Technology, l’éditeur de logiciels pour la gestion de flottes automobiles a ouvert son capital au fonds NewAlpha Verto et à Bpifrance pour financer son développement à l’international. Quant au groupe de distribution Casino, il vient de céder le contrôle de sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables, GreenYellow, au fonds Ardian, conservant une participation minoritaire de 15 %.
Le gouvernement Borne rappelait, il y a quelques jours, sa volonté que la France compte 6 000 ETI à la fin du quinquennat. La croissance externe des PME en sera, sans doute, un des leviers.
L’Arval Mobility Observatory
- "La Croissance externe des PME". Bpifrance Le Lab et France Invest. Septembre 2022. Enquête statistique menée auprès de 668 dirigeants de PME et ETI, du 14/04/2022 au 20/05/2022.
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