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Les loueurs courte durée exclus du plan gouvernemental dédié au tourisme ?

Publié le 30 juin 2020

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Une mise à jour de la liste des corps de métier à intégrer dans le plan gouvernemental de soutien à l'industrie du tourisme a vu disparaître les loueurs courte durée. Une surprise doublée d'une inquiétude pour les concernés.
Les loueurs auront grand-peine à sauver le bilan durant un été qui s'annonce en repli de 60 %.

 

Les loueurs courte durée font grise mine. Ils viennent de découvrir que, pour l'heure, le gouvernement les exclut du plan de soutien qu'il prépare à destination des entreprises de l'industrie touristique. Une surprise d'autant plus grande qu'ils figuraient sur la première version de la liste S1. "Nous avons été placés sur la liste S1 Bis, ce qui est à la fois surprenant et décevant", s'est exprimé lors d'une visioconférence, le 29 juin 2020, Robert Ostermann, le président de la branche des métiers de la mobilité partagée au CNPA.

 

Sur le papier, les acteurs ne pourront pas aspirer à profiter du plan majeur, mais d'une de ses déclinaisons. Et les actes de soutien au plus fort de la crise vont alors se retourner contre eux. En effet, en maintenant un minimum d'activité durant le confinement, les loueurs ont généré un chiffre d'affaires qui ne leur permet pas de faire valoir une baisse d'activité supérieure à 80 %. Un palier qui fixe la condition d'accès aux enveloppes. Mais dans le même temps, comme l'explique Jean-Philippe Doyen, vice-président de la branche, chaque euro généré durant la période équivalait à une perte de résultat de 2 euros.

 

L'inflexibilité des aéroports

 

"Nous avons de lourdes charges, ce que ne prend pas en considération la règle fixée dans le cadre de la liste S1 Bis, rappelle celui qui par ailleurs dirige Sixt France. Il ne faut pas s'arrêter au chiffre d'affaires". Et ironie du sort pour ceux qui ne sont de toute évidence pas considérés comme des acteurs du tourisme, lesdites charges sont intimement liées à la facturation des places de stationnement par les gestionnaires de zone aéroportuaires. "Les terminaux sont bouclés, aucun passager ne transite, mais nous devons tout de même régler l'addition sans aménagement, comme cela se pratique à l'étranger en geste de soutien", déplore encore Jean-Philippe Doyen.

 

Les ministères du Tourisme et du Transport sont sollicités. Le premier s'est lui aussi étonné de la décision prise lors de la réédition de la liste. Toujours est-il que la décision finale appartiendra certainement à Bercy. Dans quelques jours, le verdict doit tomber avec la publication du décret sur l'activité partielle qui va octroyer des exonérations de charge. "Nous ne demandons pas à être plus aidés que les autres, mais à être traités avec justesse, se sont accordés à dire les membres du bureau du CNPA.

 

Des flottes qui ont fondu

 

Déjà l'été s'annonce tendu pour les loueurs courte durée. Selon les prévisions, la consommation estivale pourrait être 60 % en-dessous de la normale. Une période à laquelle le tourisme compte habituellement pour 60 à 70 % de l'activité, contre 40 à 60 % le reste de l'année. "Il ne s'agit pas uniquement des touristes, mais aussi de l'annulation des festivals qui sont consommateurs de véhicules utilitaires, d'événement familiaux et d'entreprise", souligne Robert Ostermann.

 

Sans pouvoir chiffrer le montant de l'aide à accorder, le président de la branche s'est gardé de tout commentaire sur l'impact social. En revanche, il estime qu'entre les restitutions anticipées et les annulations de commandes, le volume des flottes en France a fondu de 30 à 60 %, à ce jour. Autant de véhicules récents qui ne se retrouveront pas sur les parcs occasion, glissent les membres du bureau. Pointés du doigt pour leur lenteur à convertir les catalogues, les loueurs agitent le torchon, s'interrogeant sur la capacité prochaine financer le verdissement des flottes. "Nous ne pourrons pas investir dans des véhicules décarbonés", prévient Laurent Sculier, également patron d'Avis Budget France.

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