Les flottes accélèrent leur chute
Si les canaux BtoB du marché automobile ont fait preuve d’une belle résistance en 2021 par rapport à celui des particuliers notamment, ce n’est plus le cas en 2022. Au premier trimestre, les immatriculations de voitures particulières et d’utilitaires légers en entreprises ont dévissé de 18,1 %, s’écroulant à 178 070 unités. Un creux à -24,6 % et 64 315 unités a même été enregistré en mars, le plus mauvais mois sur la période.
Plusieurs phénomènes expliquent cette récession : la pénurie de semi-conducteurs, aggravée par la guerre en Ukraine, ou encore le choix de certains constructeurs de livrer en priorité le canal plus rentable des particuliers.
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Ivan Segal, le directeur commercial France de Renault, nous l’a clairement exposé il y a quelques jours : "Nous nous appuyons sur des ventes qualitatives en nous concentrons sur le marché des particuliers qui est le plus rentable pour le réseau et pour nous. C'est pourquoi d'ailleurs vous avez peut-être eu vent dans le réseau de remarques de la part d'une partie des équipes commerciales, notamment celles des sociétés, qui voient dans cette période de pénurie, les affectations de produits orientées vers les canaux les plus rentables."
Dans ce contexte, les trois canaux BtoB que sont les entreprises, les loueurs longue durée et les administrations font grise mine.
-35,1 % pour les VP diesel en 2022
Avec 108 665 mises à la route, un volume en repli de 12,7 % sur le trimestre, les voitures particulières sont relativement moins impactées que les utilitaires légers, comme nous le verrons par la suite. Mais, là aussi, une chute de 20,2 % est intervenue en mars, à 39 404 VP.
Si l’on regarde en détail la répartition des mises à la route par énergie, on constate l’effondrement spectaculaire des modèles diesel de 45 % en mars, à seulement 10 499 unités. Soit une part de marché réduite à 26,6 %. Depuis janvier, la chute est de 35,1 % pour une pénétration de 30,7 %. La messe semble dite pour ce carburant qui a dominé pendant tant d’années le marché des flottes en France.
L’essence pure est également orientée à la baisse, à -12,8 % et 32 700 unités en 2022. Ce sont donc les électriques et les hybrides qui tirent leur épingle du jeu. Ce sont plus de 8 200 véhicules électriques qui ont été mis à la route à titre professionnel depuis janvier, soit une hausse de 34,9 %. Les hybrides pointent à +10,6 % et 31 844 unités. Mention spéciale également à l’E85, l’apanage de Ford, qui pointe à plus de 1 700 unités sur le premier trimestre.
-37,5 % pour Renault en mars
Au niveau des marques, le trio de tête français n’est pas au mieux en 2022. Peugeot est en baisse de 20,3 % (28 612 unités), Renault de 23,9 % (18 129) et même de 37,5 % en mars, et Citroën de 11 % (12 545). Mais les deux plus grosses gamelles de l’année sont pour l’heure celles de Toyota (-32,8 %) et de Fiat (-37 %). A l’inverse, les plus fortes progressions sont à mettre au crédit de Nissan, Hyundai, Kia, Tesla et Dacia.
Quelques mots enfin sur les utilitaires légers. Le déficit depuis janvier s’élève à 25,3 % pour un total de 69 405 immatriculations. Le diesel est en repli de 29,3 % mais demeure largement plébiscité par les pros avec une part de marché de 85,4 % (90,2 % un an plus tôt).
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