Les cadres disent "oui" à la mobilité
C’est une enquête du cabinet de recrutement Randstad qui l’affirme : les cadres français sont mobiles. Même si leur situation professionnelle les satisfait (pour 90 % d’entre eux, ce qui est un chiffre énorme), ils sont prêts à se remettre en question, à vouloir évoluer et par voie de conséquence, à changer d’employeur. Selon la première édition du Cadromètre Randstad Search-Ipsos, qui vient d’être rendu publique, plus d’un cadre sur trois (35 % exactement) envisage de changer d’entreprise dans le courant de cette année.
Ce résultat peut surprendre compte tenu de l’environnement économique incertain, des turbulences internationales et des perspectives de récession mondiale. Et pourtant, selon Matthieu de la Thébeaudière, directeur opérationnel de Randtstad, "non seulement les cadres sont en veille, mais ils sont aussi très proactifs". A preuve, parmi ceux gagnant entre 75 et 90 k€, plus de 50 % déclarent avoir passé un entretien au cours des derniers mois.
Quelles raisons les incitent à aller "voir si l’herbe est plus verte ailleurs" ? Un Top 3 de motivations tout ce qu’il y a de plus classique ressort de cette enquête : meilleure rémunération (91 %), intérêt des missions (91 %), sens et utilité du poste (90 %).
La qualité de vie et plus généralement l’équilibre vie privée-vie professionnelle, font aussi partie des arbitrages de ces cols blancs qui n’hésitent d’ailleurs pas à envisager de changer -par la même occasion- d’environnement géographique. Plus d’un quart des cadres déclare ainsi être prêt à quitter sa région actuelle, pour mettre notamment le cap à l’Ouest.
Dans cette étude le thème des modes de déplacements des cadres et des solutions qui leur sont proposées par les employeurs, ne ressort pas encore comme un critère de choix, car cette question ne leur a pas été posée, précise le cabinet de recrutement. Pourtant, ce pourrait bien le devenir dans les prochaines éditions de ce sondage, surtout si l’inflation des coûts de l’énergie et des transports se poursuit.
Bénéficier d’une application digitale pour connaître les trajets les plus courts, pouvoir compter sur des solutions de covoiturage domicile-travail, profiter d’offres de véhicules en autopartage, de vélos électriques, voire de trottinettes, ou encore utiliser un forfait mobilités durables pour panacher ses solutions de déplacements seront, peut-être demain, des critères mis en avant par des cadres en mobilité.
C’est ce que l’on peut souhaiter aux nombreux opérateurs des nouvelles mobilités qui n’hésitent pas à faire preuve d’innovation et d’une grande créativité en la matière. A court terme, en matière de nouvelles solutions d’organisation, ces cadres ont surtout expérimenté jusqu’alors le télétravail (66 % d’entre eux y ont accès et 78 % en sont satisfaits). Longtemps réticents à ce mode de travail, les employeurs ont largement évolué sur cette question, surtout depuis la pandémie de Covid.
Et ils pourraient bien amplifier son usage dans l’avenir, au vu des conclusions d’un rapport d’économistes pour le compte de France Stratégie sur son impact en terme de productivité. Selon eux, "le passage de la proportion de télétravailleurs d'environ 5 % dans la période pré-Covid à 25 % à plus long terme engendrerait un gain moyen de productivité de 5 % à 9 % pour l’économie française", expliquent-ils dans Le Figaro (2). Une recette qui ne fonctionnerait toutefois que sous certaines conditions, au premier rang desquelles, un nombre de jours de télétravail contenu à deux ou trois par semaine, afin de maintenir les interactions et la communication entre les équipes.
L’Arval Mobility Observatory
- Cadromètre Randtstad Search-Ipsos. Etude menée auprès de 1200 cadres actifs du secteur privé, entre le 24 janvier et le 8 février 2022.
- "Le télétravail permet d’accroître la productivité" par Anne de Guigné. Le Figaro Economie, 16 mai 2022.
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