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Le Diesel est mort ? Vive le Diesel !

Publié le 14 février 2019

Par Damien Chalon
3 min de lecture
ZOOM DE L'OVE. La polémique autour de l’attribution de la vignette Crit’Air 1 pour les diesels récents en dit long sur les conséquences du « dieselgate » et de la mise au rebut – parfois sans discernement – d’une motorisation pourtant favorisée pendant des décennies par les pouvoirs publics.

 

Les chiffres qui viennent d’être communiqués par l’ACEA, l’Association européenne des constructeurs, pour l’ensemble de l’année 2018, donne la mesure de l’ampleur de la chute de du diesel dans la région : -30 % au Royaume-Uni ; -28 % en Suède ; -23 % en Belgique. Aujourd’hui, il se vend plus de véhicules neufs essence que diesel en France ou en Italie. Et les stocks de véhicules diesels anciens d’occasion s’accumulent dans de nombreux pays, faute de clients.

 

Conscients d’avoir peut-être tiré trop sur la corde, certains politiques français se prennent désormais à rêver à une forme de réhabilitation du diesel. Ou plus exactement, de certaines motorisations diesels, à savoir les plus récentes et donc les moins polluantes en termes de rejets. Il est vrai que la réalité économique commence à rattraper les pourfendeurs du diesel : ainsi, le placement en redressement judiciaire de la Fonderie du Poitou Fonte (FPF) et de ses 400 salariés à côté de Châtellerault dans la Vienne, vient rappeler l’extrême fragilisation de la filière diesel et de ses 35 000 emplois en France, à l’heure où les immatriculations de diesel ne représentent plus que 34 % du marché national en janvier.

 

Attribuer une vignette Crit’Air 1 à des motorisations diesel de dernière génération équivaut-elle vraiment à renier les engagements officiels pris en matière de santé publique ? N’est-elle pas plutôt, aux yeux de certains écologistes « pur jus », qu’un recul dogmatique inacceptable ?

 

Car dans le même temps, que dire des émissions de gaz à effet de serre, qui sont reparties à la hausse depuis deux ans en France et en Europe, à la faveur de la montée en puissance des modèles essence (dotés, eux, de la fameuse pastille Crit’Air 1) dans les parcs automobiles, au détriment de la lutte contre le réchauffement climatique ?

 

Pros et antis-diesel continuent donc de s’affronter sur des idées, sans tenir compte des réalités économiques, industrielles ou sociales. Pour les chefs d’entreprise, qui sont aujourd’hui les principaux animateurs du marché automobile français (plus de la moitié des immatriculations), ces atermoiements sont un véritable frein à la décision. Ils manquent de visibilité sur le cadre réglementaire ou sur les mesures fiscales qui s’imposent à eux. Combien leur coûtera leur flotte automobile d’ici quelques mois, lorsque la nouvelle norme d’homologation WLTP entrera officiellement en vigueur en France, avec ses hausses de consommation et d’émissions de CO2 à la clé ? A quelles conditions leurs collaborateurs pourront-ils, demain, entrer dans les centres-villes dans le cadre de leurs déplacements professionnels ?

 

A toutes ces incertitudes, risque de s’en ajouter une nouvelle avec le retour possible de la taxe carbone. Celle-là même qui avait suscité la colère des « gilets jaunes », et qui avait contraint le gouvernement à annuler son augmentation au 1er janvier 2019... Aider les entreprises françaises commence par leur donner de la visibilité fiscale.

 

L’Observatoire du Véhicule d’Entreprise

 

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