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L’Arval Mobility Observatory dévoile son baromètre 2020

Publié le 5 juin 2020

Par Damien Chalon
4 min de lecture
Les résultats de l’enquête européenne, menée auprès de 5 600 entreprises, met en lumière les attentes des gestionnaires de flotte tant en matière de transition énergétique, de télématique, de mobilités partagées que de modes de financement.

 

L’Arval Mobility Observatory (AMO) prend chaque année la température sur le secteur des flottes en Europe par le biais de son baromètre. L’édition 2020, fruit d’une enquête menée avec l’institut Kantar du 10 janvier au 11 février 2020, soit avant la crise du Covid-19, a porté sur un panel de 5 600 entreprises de toutes tailles, dont 312 en France, disposant d’au moins un véhicule. Quatre grandes thématiques ont été étudiées : la transition énergétique, les mobilités partagées, la télématique et les modes de financement.

 

Sur la question de la transition énergétique, chaque pays semble avancer à son rythme. En France, l’analyse de l’Arval Mobility Observatory est que la réduction des rejets de CO2, la maîtrise des dépenses de carburant ou encore l’anticipation des futures politiques publiques sont des préoccupations réelles des entreprises mais que celles-ci ne progressent pas à la même vitesse.

 

Les grandes entreprises plus vertueuses

 

Une certaine méfiance persiste vis-à-vis des énergies alternatives puisque seulement 55 % des entités françaises interrogées les utilisent ou les envisagent sous trois ans, contre 62 % au niveau européen. Les grandes entreprises semblent les plus en pointe sur le sujet. Elles sont 83 % à valider la piste de l’hybride et 68 % celle de l’hybride rechargeable. Les suffrages tombent à 40 et 37 % au niveau global.

 

Idem pour l’électrique qui n’est utilisé ou envisagé que par 35 % des entreprises françaises. Plus la taille des structures est grande, plus cette voie du zéro émission est forte. Elle est de 50 % chez les entreprises de 100 à 999 salariés et de 67 % au-delà de 1 000 salariés. L’Arval Mobility Observatory constate néanmoins un fort repli des intentions chez ces dernières (-12 points par rapport à 2019). Selon les auteurs de l’étude, "la France pourrait ainsi se retrouver distancée par d’autres pays à l’avenir. Pour l’hybride comme l’électrique, les freins à l’investissement sont liés au prix, au réseau de points de chargement et à la largeur de gamme".

 

Ces doutes vis-à-vis des énergies alternatives profitent au diesel dont la part dans les parcs nationaux devrait s’élever à 55 % d’ici trois ans. A l’échelle européenne, cette part devrait tomber à 49 %. En l’occurrence, plus la taille de l’entreprise est grande, moins la part attendue du diesel est élevée : 60 % dans les sociétés de moins de 100 salariés contre 44 % dans celles de 1 000 employés et plus. Une autre observation est que les entreprises françaises sont plus nombreuses que leurs homologues européennes à estimer que la norme WLTP va les contraindre à faire évoluer leur mix énergétique (55 % vs 31 %), mais une part significative envisage aussi de relever le seuil de CO2 de leur car policy.

 

La télématique ne perce pas

 

Sur le sujet des nouvelles mobilités, un quart des entreprises françaises les autorisent dans leur politique automobile. Le trio gagnant :  les transports publics (31 %), le covoiturage (30 %) et la location moyenne durée (24 %). "Ces politiques sont dans la moyenne de celles observées au niveau européen", révèle l’AMO. Parmi les solutions affichant le meilleur potentiel de développement : les applications permettant de réserver des solutions de mobilité, l’autopartage en entreprise et le covoiturage entre employés. Encore une fois, les grandes entreprises mènent la danse puisque 62 % d’entre-elles utilisent ou prévoient de proposer des applications permettant de réserver des solutions de mobilité, une part s’élevant à 51 % pour l’autopartage et 65 % pour le covoiturage.

 

Concernant la télématique, rien de nouveau sous le soleil. La France reste en retard par rapport au reste de l’Europe avec seulement 28 % d’adeptes, contre 33 % à l’échelle du continent. En fonction de la taille des entreprises, les différences se creusent : 21 % des entreprises de 10 à 99 salariés ont recours à la télématique, contre 31 % en Europe, alors que 35 % des entreprises de 1 000 employés et plus le font, contre 50 % en Europe.

 

Les sociétés françaises sont surtout intéressées par cette technologie pour une plus grande sécurité des conducteurs (37 %), la localisation des véhicules ainsi que l’amélioration des comportements des conducteurs (34 %). Le sentiment d’intrusion et la crainte de non-acceptation par les salariés sont en revanche des freins puissants.

 

Toujours plus de LLD

 

Enfin, en termes de financement, la location longue durée s’impose toujours comme la solution phare à laquelle souscrivent 39 % des entreprises (29 % en Europe). L’achat comptant ou à crédit arrive en seconde position (26 %). "Cette domination de la LLD est une spécificité française, l’Europe privilégiant globalement les achats comptant ou à crédit", commente l’Arval Mobility Observatory. Les grandes structures sont 71 % à avoir opté pour la LLD en France, contre 14 % pour les plus petites (moins de 10 employés). Les acteurs du secteur peuvent se frotter les mains puisque 50 % des entreprises font part de leur intention de faire davantage appel à eux d’ici trois ans.

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