S'abonner

L’appétence pour les transports collectifs se confirme

Publié le 14 novembre 2024

Par Damien Chalon
4 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory – Circuler dans les villes devient de plus en plus compliqué. La place de l'automobile est remise en question, ce qui n'encourage pas vraiment les clients à se rendre dans les concessions. Un contexte qui profite aux transports en commun.
tribune Arval
Dans de nombreux rapports, les transports en commun sont plébiscités par les répondants comme mode de déplacement du futur. ©AdobeStock-fivepointsix

Entre les ZFE, les ZTL, la multiplication des centres-villes piétonniers et des pistes cyclables, l’inflation des coûts de stationnement, à quoi ressembleront les déplacements et la mobilité de demain ? Si l’on en juge par la chasse aux sorcières dont elle fait l’objet depuis plusieurs années, l’automobile ne fera peut-être plus partie des solutions plébiscitées, même si les Français disent toujours ne pas pouvoir s’en passer.

 

Il ne fait pas bon être automobiliste aujourd’hui, qu’il s’agisse de déplacements professionnels, en famille ou pour des loisirs. Peu importe également que l’on conduise un véhicule électrifié (100 % électrique, hybride rechargeable ou même hybride simple) et non un modèle thermique ; l’aversion des villes et des territoires pour la voiture particulière est assez générale, à l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique.

 

Comment, dès lors, s’étonner du trou d’air que traverse l’industrie automobile dans son ensemble (constructeurs, équipementiers, distributeurs) ? À quoi sert d’acheter un véhicule neuf (qui plus est hors de prix) si l’on ne peut pas s’en servir à sa guise et partout ? La filière automobile s’attend donc à une mauvaise année 2024, avec à peine 1,7 million de voitures neuves achetées, soit à peu près le même volume que pendant les années Covid-19. Rien d'anormal finalement, puisque les aides à l’achat ont quasiment disparu du paysage, que la fiscalité punitive bat son plein, que le coût des assurances s’envole ou que les nouvelles générations de radars automobiles s’apprêtent à jouer les cash machines pour les finances de l’État.

 

À force d’écœurer les consommateurs avec des modèles inabordables, de pressuriser les entreprises à coups de taxes multiples et variées sur leurs flottes, il ne faut pas s’étonner que le chaland jette l’éponge. Et ce ne sont pas quelques jours de salon de l’auto à Paris qui peuvent changer la donne.

 

Alors que les émissions de CO2 sont parties pour battre encore cette année un nouveau record, selon les dernières statistiques du Global Carbon Project, les participants à la COP29 de Bakou auront peut-être beau jeu de pointer du doigt le rôle néfaste de l’automobile pour nos sociétés. Mais qui les écoutera ? Comme le souligne la revue Transition & Energies, "ce cirque médiatique ne fait plus illusion sur sa capacité à aborder autrement que par des mots, des promesses souvent vides et des pétitions de principe sur les questions liées au dérèglement climatique d’origine anthropique". (1)

 

Dans de nombreux rapports, les transports en commun sont plébiscités par les répondants comme mode de déplacement du futur. Dans sa dernière étude sur la mobilité des salariés en Europe réalisée par Ipsos, l’Arval Mobility Observatory rappelle d’ailleurs que les trains (32 %) et les transports en commun (18 %) se classent dans le top 5 des modes de déplacements privilégiés pour les voyages professionnels (2). Il est donc naturel que la mise en concurrence progressive des lignes de bus de Paris et la petite couronne suscite la convoitise de nouveaux opérateurs, avides de chasser sur le terrain du monopole de la RATP. Ou encore que la SNCF soit challengée sur ses lignes à grande vitesse par les Trenitalia, Renfe et autres Proxima.

 

Même les plus petits États n’hésitent plus à rêver d’avoir un métro… Selon la newsletter Voyages d’Affaires, Monaco entend ainsi désengorger son territoire en construisant d’ici 2031 une ligne de métro automatique reliant le centre de la principauté à un parking de 3 500 places situé sur les communes d’Eze et de la Turbie. Les appels à candidatures seront clôturés en février prochain (3).

 

L’Arval Mobility Observatory

 

(1). "La Cop ne fait plus recette". 12 novembre 2024.  https://www.transitionsenergies.com/cop-fait-plus-recette/

(2). https://www.arval.com/amo/arval-mobility-observatory-ipsos-on-employees-mobility-amo Septembre 2024.

(3). "Un métro pour Monaco ?". 7 novembre 2024. https://www.voyages-d-affaires.com/metro-monaco-20241107.html

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Laisser un commentaire

cross-circle