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Jean-Claude Puerto prédit l'ère du partage de la voiture

Publié le 4 avril 2018

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Dans 10 ans, la voiture sera partagée au sein de communautés de proximité, mettant fin aux polémiques environnementales. Dans son dernier livre, #Partage ta bagnole, Jean-Claude Puerto-Salavert, président d'Ucar, explique cette transformation.
#Partage ta bagnole, le dernier livre de Jean-Claude Puerto-Salavert, sort le 5 avril 2018.

 

Dans dix ou quinze ans, l’auto que nous connaissons aujourd’hui n’existera plus ! La prédiction de Jean-Claude Puerto-Salavert, créateur de la société de location Ucar, sonne comme un mauvais présage pour les professionnels de l’automobile.

 

Et pourtant, l’orientation de la société de consommation va indéniablement vers une société du partage et l’automobile n’échappera pas à ce mouvement. Dans son dernier livre, #Partage ta bagnole, cet observateur du marché décortique l’ensemble des signaux qui sonnent le glas de la propriété. "Toutes les conditions sont réunies pour que nous nous dirigions vers le partage de l’automobile. La pression de l’environnement est telle que nous pouvons sentir l’étau se refermer sur les vieilles voitures, notamment avec l’interdiction de son accès aux centres-villes. L’environnement exerce une pression sur les politiques qui la transmettent ensuite sur les consommateurs. Enfin, les technologies rendent aujourd’hui possibles des accès qui ne l’étaient pas auparavant", nous explique Jean-Claude Puerto-Salavert. Et pour cause, le smartphone et les boîtiers connectés permettent désormais, sans intervention humaine, de concrétiser un acte de partage.  

 

"La voiture, qui était objet de désir, est devenue l’ennemi public numéro 1 et un symbole de privation de mobilité", écrit le professionnel de la location dans son livre qui paraît le 5 avril 2018. La notion de partage a commencé avec les objets du quotidien, l’immobilier : pourquoi l’automobile échapperait à ce mouvement ? D’autant que les Français n’ont aucune raison de se priver des revenus d’un bien qu’ils n’utilisent que 20 % du temps. Si la location de très courte durée, comme Autolib, aurait pu assurer cette fonction, le bilan économique de ce type de services s’essouffle, et s’avère déficitaire. Autolib annonce en effet une perte de 179 millions d’euros d’ici à 2023, dont 60 millions seraient supportés par le groupe. Le reste étant à la charge de la collectivité.

 

Le partage comme idéal de société ?

 

Le partage de la voiture semble donc la voie de salut. Mais pas à n’importe quel prix !  Avec près de trente ans d’expérience dans la location (d’abord avec la création d’Ada en 1988, puis d’Ucar en 1999), Jean-Claude Puerto-Salavert a eu le temps d’affûter son analyse : "On peut tout partager, mais pas avec n’importe qui ! J’ai pu remarquer à quel point les loueurs de véhicules sont victimes de malhonnêteté, de triche. Une règle surgit au travers de toutes mes observations : 20 % de tricheurs cohabitent avec le reste de la population."

 

Or, le partage ne peut exister qu’avec une notion de respect. Des zones de proximité, définies et restreintes, seraient donc la clé, selon Jean-Claude Puerto-Salavert, du bon fonctionnement du partage. "Les automobilistes ne possèdent pas des vieilles voitures par plaisir. S’ils associent un revenu à cette dépense qu’est la voiture, ils pourront solvabiliser leur demande. Même des personnes habitant loin des grandes villes adhèrent à ce discours. Des zones de mobilités pourraient se créer partout, y compris dans des villages", poursuit Jean-Claude Puerto-Salavert.

 

Des zones définies, avec un car manager qui s’assure du respect des règles définies par la communauté. En 2030, les communautés pourraient ainsi remplacer la voiture en tant que statut social et Ucar deviendrait alors l’Union des coopératives automobiles réunies !

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