Hugues de Laage (PSA) : "Nous pouvons livrer des véhicules"
Comment le groupe PSA est organisé depuis le 17 mars pour répondre aux besoins de ses clients ?
PSA se mobilise et mobilise ses réseaux pour avoir des garages ouverts, pour assurer des opérations d’après-vente pour toutes les professions qui sont directement impactées par la crise que l’on vit actuellement et qui ont besoin de mobilité, notamment les infirmières, les ambulanciers, les policiers… Il y a une très grosse mobilisation qui a été demandée à nos réseaux. PSA Retail est en première ligne avec 22 sites en France dont l'activité après-vente est ouverte. Mais on peut aussi ajouter à cette liste un certain nombre de distributeurs privés qui ont eux aussi pris des dispositions pour poursuivre une partie de leur activité. Des agents et des réseaux de garages secondaires sont également mobilisés. Quant au flux logistique des pièces de rechange, il a lui aussi été en partie maintenu, sans quoi il n’y aurait pas de réparations possibles. Il a donc une continuité de service après-vente qui est indispensable dans le contexte actuel. Evidemment, tout cela se fait dans le strict respect des protocoles de sécurité.
Qu’en est-il de la livraison éventuelle de véhicules ?
Là aussi tout un dispositif a été mis en place. Des clients professionnels, mais aussi des particuliers, souhaitent prendre possession de leur véhicule. Un protocole de sécurité spécifique a également été mis en place. Nous pouvons livrer le véhicule soit en concession, soit à domicile. Dans les deux cas, nous pouvons aussi effectuer la reprise de l’ancien véhicule. En cas de livraison à domicile, il peut être monter sur le camion plateau qui a servi à amener la voiture neuve. A cela s’ajoute un protocole de désinfection totale des véhicules. Les clients sont contactés par le réseau pour savoir s’ils souhaitent prendre livraison de leur véhicule. Pour ceux qui répondent favorablement, on met en place les protocoles établis au niveau du groupe. Evidemment, nous appelons en priorité les clients qui ont une activité qui est liée à la situation actuelle. Nous contribuons ainsi à la sortie de crise et, à cet effet, il serait bien que l’ensemble des intervenants dans la chaîne jouent le jeu à fond sur ce point-là, de façon à ce que les livraisons ne soient pas bloquées pour des raisons administratives.
Cela signifie que certains acteurs ne sont au rendez-vous ?
Disons qu’il faut que l’on arrive à persuader et à convaincre certains partenaires de faire en sorte que les véhicules puissent être livrés avec tous les éléments administratifs nécessaires. Je pense notamment aux loueurs avec qui nous avons des situations disparates.
Les affaires se poursuivent-elles sur d’autres sujets ?
Oui, il y a des appels d’offres qui arrivent, aussi de la part de petites mairies que de grands comptes. Et les procédures en cours n’ont pas été arrêtées, même si les phases d’analyse et de décision devraient prendre plus de temps. Nous avons également des commandes qui continuent d’arriver dans le cadre des contrats qui sont en cours. Si un véhicule commandé est disponible, on peut le livrer, sinon il sera produit un peu plus tard. Il y a également des commandes qui existent et qui ne sont pas enregistrées car nous avons moins d’équipes en place au niveau du commerce et des réseaux, idem pour nos partenaires loueurs qui reçoivent des commandes de leurs clients.
Comment se portait l’activité BtoB de PSA avant crise ?
Tout se passait très bien jusqu’au 17 mars. Clairement le marché s’est arrêté pour tout le monde. En avril, nous sommes pour le moment sur un marché en baisse de 93 % sur les véhicules utilitaires légers et de 95 % sur les voitures particulières.
Accompagnez-vous vos clients sur d’autres sujets que l’entretien et la livraison dans le contexte actuel ?
Nous avons mis en place des dispositifs d’accompagnement avec les clients que nous finançons. Les équipes de Free2Move Lease travaillent pour adapter des contrats au cas par cas. Une opération de report de loyers a par exemple été mise en place en avril pour les toutes petites entreprises qui en font la demande.
Quel scénario de sortie de crise envisagez-vous ?
Nous sommes actuellement focalisés sur le quotidien, sur comment assurer la sécurité de nos clients et de nos équipes qui sont opérationnelles. Il est à ce stade très prématuré d’imaginer comment va se passer réellement la sortie de cette crise. Nous ne pouvons pas établir de scénario clair. La machine se remettra en route en fonction de la manière dont le marché se comportera. Il est également trop tôt pour savoir si des changements vont s’opérer dans la façon de voir l’automobile et la mobilité. Peut-être que la voiture va redevenir un objet désirable car les personnes vont moins prendre les transports en commun. Mais ce n’est pas le sujet du moment. Notre principal message pour les gestionnaires de flotte s’adresse à ceux qui veulent prendre possession de leurs véhicules est le suivant : nous sommes organisés chez PSA pour le faire dans le strict respect sanitaire de leurs collaborateurs et de nos collaborateurs.