Fatec enquête sur la hausse des coûts
Le confinement est presque de l’histoire ancienne pour Fatec. Le spécialiste du fleet management a retrouvé un niveau d’activité proche de 100 %. Le retour des salariés dans les bureaux s’effectue quant à lui de manière progressive, non sans un certain enthousiasme, à écouter Théophane Courau, le président de l’entreprise.
Les sujets à traiter ne manquent pas en cette phase de reprise. Sur la partie entretien, réparation et contrôles, le cœur du métier de Fatec, "un phénomène de rattrapage naturel" est en cours affirme Théophane Courau. Les demandes d’interventions se multiplient. Mais le dirigeant est plus surpris de la quantité de travail qui attend ses équipes sur les prestations de gestion de parc et de conseil. Et pour cause, des phénomènes imprévisibles se sont, semble-t-il, produit.
"C’est assez affreux ce que nous découvrons, s’exclame-t-il. Le premier phénomène est une augmentation des taux financiers, de l’ordre de 0,7 point de base, ce qui est beaucoup car nous étions sur des taux entre 2,5 et 3 %". Le deuxième point remonté est une baisse des taux de remise. "Un client qui a négocié, dans le cadre d’un accord tripartite, une remise par exemple de 25 % sur la Clio, et bien on tombe à 24 %, et ce de façon unilatérale, plutôt d’ailleurs à l’initiative des financeurs que des constructeurs", révèle Théophane Courau. Troisième sujet : des hausses des prix catalogue chez certains constructeurs comprises entre 1 et 4 %.
Notre interlocuteur met ces mouvements sur le compte d’une analyse de risque un peu renforcée et sur une volonté de reconstituer les marges. Une enquête minutieuse va être menée par ses équipes à ce sujet. Théophane Courau a en effet prévu d’analyser les coûts avant le 16 mars et après le 11 mai pour l’ensemble de ses clients. "Nous allons creuser pour voir quel est l’impact, confirme-t-il. Nous allons aussi étudier les surcoûts liés à l’entretien, notamment les prestations de désinfection des véhicules car certains acteurs matraquent sur le sujet". L’objectif est de bien informer les clients, qu’ils soient au courant des différents impacts.
Car si la plupart des entreprises dont il gère la flotte traversent la crise sereinement, certaines sont en souffrance. "Des clients n’ont pas encore bénéficie du prêt garanti de l’Etat, ce qui ne les aide pas dans ce contexte. Cela va se traduire pour certains par de grandes difficultés, jusqu’à la faillite", craint Théophane Courau. A l’inverse, il a enregistré la signature de trois nouveaux clients pendant le confinement, "la preuve d’une marque de confiance forte et que l’on peut entrer en relation commerciale sans se serrer la main".