Explosion des retards de paiement
Le respect des délais de paiement n'est pas encore une caractéristique française. C'est pour le moins ce que révèle la dernière enquête de l'Association française des Crédit Managers et Conseils ou AFDCC (plus d'une centaine d'entreprises ont répondu et près de la moitié d'entre elles évoluent dans le secteur industriel). En effet, celle-ci révèle que les entreprises assistent toujours autant à une progression des retards de paiements : elles étaient 53% en 2013 et 56% en 2012. Entre les deux exercices, la part des retards de plus de quinze jours a été divisée par trois, passant de 17% à 5%, et celle comprise entre cinq et neuf jours a été multipliée par deux, passant de 17% à 33%. "Cela signifie que 72% des entreprises constatent une progression des retards inférieurs à dix jours", souligne l'AFDCC.
Une hausse des "faux litiges"
Les entreprises ont en outre assisté ces trois dernières années à une hausse du nombre de litiges n'ayant pas de cause apparente (cette technique est souvent utilisée par des entreprises pour retarder le paiement d'une créance et ainsi allonger le délai de règlement fournisseur). La part des sociétés qui ont déclaré avoir eu à faire à ces "faux litiges" est passée de 28% en 2011 à 36% en 2012 et 44% en 2013. Par ailleurs, sur ce dernier exercice, il y a encore 35% des entreprises qui constatent une augmentation des délais de règlement des collectivités locales (55% en 2012) et 38% de ceux des collectivités publiques et de l'Etat (47% en 2012).
En faveur des pénalités de retard obligatoires
Rien d'étonnant, donc, si les entreprises sont très nombreuses à être favorables à l'instauration de pénalités de retard obligatoires : elles sont sur cette longueur d'onde à hauteur de 65%. "On peut en déduire une réelle volonté d'utiliser cet outil de lutte contre les retards de paiement, mais l'absence de contrainte et d'équité entre les entreprises, et l'obligation de préserver coûte que coûte la relation commerciale «oblige» les entreprises à laisser de côté cet instrument de peur de perdre un client ou de le voir passer à la concurrence", souligne l'AFDCC.
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