Et si la navette autonome se frayait un chemin pour les déplacements du quotidien ?
A l’heure de l’énergie chère, d’un usage plus bridé de la voiture notamment dans les centres-villes, de la lutte contre le réchauffement climatique, comment les Français envisagent-ils leurs mobilités ? Quel rôle pourrait à ce titre jouer une navette automatisée ?
La 3e édition du baromètre du véhicule autonome Vedecom-Macif prouve un intérêt croissant des usagers des transports en commun pour ce moyen de déplacement, somme toute encore émergent (1).
Sachant qu’un Français sur deux n’a pas le choix de son mode de transport pour ses déplacements du quotidien, la diversité des solutions est plus que bienvenue. Surtout dans les zones rurales, où près de 8 Français sur 10 affirment ne pas avoir d’alternative à leur disposition, faute de réseau d’infrastructure disponible.
C’est ainsi que la voiture personnelle s’impose toujours à eux comme l’outil de déplacement n°1. S’ils pouvaient choisir, 20 % des Français interrogés plébisciteraient les transports en commun pour leurs déplacements quotidiens, derrière la voiture personnelle (41,3 %).
Comment la navette autonome pourrait-elle s’inscrire de façon durable dans le quotidien des Français ? "Pour qu’elle incarne un éventuel futur, il faut qu’elle soit comprise pour être ensuite adoptée", explique le baromètre du véhicule autonome Vedecom-Macif.
Accroître sa visibilité, expliquer sa technologie, développer son expérimentation, apparaissent donc comme autant de priorités. En 2022, la Communauté d’intérêt sur le Véhicule Autonome (2) a expérimenté dans deux territoires ruraux (Crest-Val de Drôme dans la Drôme et Cœur de Brenne dans l’Indre) l’utilisation de navettes autonomes.
"La mayonnaise a pris", puisque que près de 60 % des habitants de ces deux zones se sont dits prêts à utiliser régulièrement une navette autonome sur des trajets entre un et cinq kilomètres.
Invités à se projeter dans l’avenir et à réfléchir au déploiement d’un service de navettes autonomes sur leur territoire d’ici à cinq ans, les auteurs du baromètre dressent trois typologies d’opinions : les "réfractaires" représentent 14 % des répondants, les "dubitatifs" 32 %, et les "pro-navettes", 54 %.
Comme souvent, le test précède l’adoption : les usagers qui ont déjà vu une navette automatisée sont 42,5 % à se projeter dans un usage régulier. Une proportion qui passe à 45,5 % lorsqu’ils l’ont utilisée.
Adopter la navette autonome est une chose, mais pour quoi faire ? Là, il n’existe pas à ce jour de consensus, avec 30 % des Français la jugeant utile partout, 28 % dans les grandes villes, 19 % dans les petites villes et 16 % plutôt dans les villages.
La navette autonome rime donc avant tout avec grande agglomération, dans une optique de report modal. C’est sans doute la raison pour laquelle 21 % seulement des habitants en zones rurales pensent que les véhicules automatisés ne seront jamais déployés dans leur commune, contre 7,5 % des habitants en zone urbaine.
Pour autant, si elle existait sur un territoire, la navette automatisée se prêterait à de nombreux usages, entre rendez-vous médicaux (51 %), trajets vers la gare la plus proche (45,8 %) ou déplacements au travail (45,3 %). A méditer en cette nouvelle journée de paralysie des transports, synonyme de kilomètres de bouchons sur les routes…
L’Arval Mobility Observatory
(1). Le baromètre d’acceptabilité du Véhicule Automatisé (VA) a été réalisé auprès d’un panel représentatif de la population française (genre, âge, répartition géographique) constitué de 4 009 personnes. Le questionnaire a été administré du 28 septembre au 17 octobre 2022.
(2). La Macif pilote depuis 2019 les travaux d’une communauté d’intérêt, hébergée au sein de l’écosysytème Movin’On Lab, qui regroupe 12 entreprises désireuses d’œuvrer à ce que le véhicule autonome contribue à l’émergence d’une nouvelle mobilité : beti, BNP Paribas Cardif, Forvia, Kantar, Macif, Maif, Michelin, Microsoft, Navya, Orange, SNCF et Vinci.
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