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Enterprise poursuit son développement chez Euromaster

Publié le 11 juillet 2018

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
A la tête des opérations d'Enterprise France depuis mars 2018, Guirec Grand-Clément entretient une stratégie de croissance par l'affinement du maillage territorial, notamment avec le soutien d'Euromaster. Ce qui s'accompagne de recrutements dans les équipes du loueur de véhicules. Retour sur les enjeux.

 

Entreprise France se satisfait de la stratégie de couverture par les points relais, si bien que le loueur va ouvrir neuf nouveaux points à la rentrée, a révélé, ce 11 juillet 2018, au Journal de l'Automobile, Guirec Grand-Clément, le directeur des opérations de la filiale française. A partir de septembre prochain, Enterprise occupera ainsi un espace dans sept centres Euromaster, à Auxerre, Blois, Besançon, Châteauroux, Laval, Narbonne et, un peu plus tardivement, à Corbeil-Essonnes (91). A ceci s'ajouteront deux autres sites à Grenoble et Montauban, avec des partenaires dont la nature n'a pas été révélée.

 

Le modèle reste le même, à savoir qu'Enterprise loue une portion de la surface pour stocker "3 à 8 véhicules", dont des employés détachés assurent la rotation grâce au LaunchPad, la tablette tactile déployée l'an passé dans le réseau hexagonal. "Nous pouvons ainsi nous implanter dans des zones non couvertes à frais réduits, afin de sonder le marché et de vérifier la pérennité potentielle d'une agence physique en propre", se félicite Guirec Grand-Clément, qui rappelle qu'Euromaster s'est déjà prêté au jeu à Colmar, Montélimar, Lyon et plus récemment à Beauvais et Compiègne, en Picardie. Un partenariat qui de toute évidence sied au réseau d'entretien, qui voit, par ce biais, la possibilité de diversifier indirectement sa gamme de services de mobilité, notamment aux professionnels, cœur de cible du loueur.  

 

Chaque point relais d'Enterprise requiert deux animateurs. Un besoin qui pousse le loueur à ouvrir une vaste campagne de recrutement. "Notre croissance crée des opportunités d'emplois, glisse le directeur des opérations, nous sommes à la recherche de 35 jeunes diplômés d'école de commerce afin de les intégrer à notre programme de formation interne." Le cursus dure huit mois. Une phase au terme de laquelle Enterprise proposera des contrats à durée indéterminée (CDI) au lauréat de l'examen final. "Notre société a une culture de carrière interne. Après dix-huit à vingt-quatre mois, les embauchés prennent la direction d'une agence avec des perspectives d'évolution vers la responsabilité d'un des vingt districts, puis d'une des cinq zones", explique le directeur des opérations, qui, ironie du sort, présente un tout autre parcours.  

 

De recrutement, il vient d'être question chez Enterprise en juin dernier. Le loueur a constitué une équipe de 60 convoyeurs, aux contrats variés (CDI et CDD, temps plein et temps partiel), dont la mission sera d'agir en complément des transporteurs traditionnels, avec cet avantage de la flexibilité. La grande majorité se trouve être des retraités, notamment de la gendarmerie, de la police nationale, de corps d'armée… "Des métiers où le respect du matériel et des engagements sont des valeurs fortes", résume Guirec Grand-Clément. Le loueur ne s'est cependant pas privé d'accepter des retraités de la SNCF, qui bénéficient de la gratuité des voyages en train. "Nous avons fixé un salaire, sans prime à la productivité, de sorte à ne pas encourager des comportements déviants et des risques pour les véhicules", précise le responsable.

 

L'offre d'autopartage BtoB attend preneur

 

Revenons à la tablette tactile. Avant la fin de juillet, le LaunchPad se verra introduit dans cinq autres aéroports. Après Orly, le terrain d'essai, ceux de Roissy, Nice, Marseille, Bordeaux et Toulouse recevront l'interface qui permet de traiter l'administratif depuis le parc de stockage des véhicules disponibles à la location. Suivront très rapidement ceux de Lyon, Montpellier, Nantes et Genève, lâche Guirec Grand-Clément. Ce n'est pas tout. Enterprise va améliorer le parcours client. Le loueur prévoit de conjuguer, dans quelques semaines, la tablette à un terminal de paiement. Ainsi, la collecte du dépôt de garantie pourra être réalisée sur le parking et non plus en caisse.

 

Cela n'invite pour autant pas la filiale à se lancer dans de nouveaux schémas d'affaires, quand bien même le groupe possède la maîtrise technologique et logicielle pour exécuter de l'autopartage en BtoB, en Amérique du Nord et au Canada. "Nous ne nous sommes pas positionnés sur Autolib' et nous ne le ferons pas", assure Guirec Grand-Clément. Ce dernier estime que la profitabilité demeure compliquée à atteindre et que le cœur de métier affiche toujours "de fortes opportunités de croissance". Les liens avec Fidelia Assistance en constituent une des plus solides preuves. Mais Enterprise ne se ferme pas à la mobilité partagée. Au contraire. Guirec Grand-Clément dit être à la recherche d'une flotte disposée à adopter les outils d'autopartage BtoB. Les appels d'offres auxquels Enterprise a participé ne lui ont pas encore été favorables.

 

Effet ciseaux des motorisations

 

Le retard à l'allumage sur l'autopartage est un moindre mal considérant que la flotte du loueur a augmenté de 10 à 15 % depuis l'an passé, en France, sous la pression du marché régulier. Ford et Opel, historiquement, Renault, PSA, Toyota, Mazda, Hyundai, Kia et Mercedes comptent parmi les plus importantes sources d'approvisionnement d'Enterprise France, qui s'efforce d'équilibrer achat à risque et location buy-back. "En moyenne, nous conservons les véhicules quatorze mois", indique Guirec Grand-Clément.  

 

Point de versions électriques dans le catalogue, tout au plus des hybrides, en provenance du constructeur japonais spécialiste du genre. "Il y a un effet ciseaux, observe le directeur des opérations. La demande de nos clients en agence, notamment de moyenne durée, porte sur le diesel. Or, celle des clients VO à qui nous revendons les produits en fin de cycle penche pour l'essence." En attendant que l'horizon se dégage, l'arbitrage a été fait en faveur de l'essence. Une opportunité pour les hybrides de se tailler une plus grande part, mais le coût d'acquisition initial de la technologie bouscule les rythmes d'amortissement d'un modèle économique qui ne fait pas de la revente du véhicule un levier de rentabilité prioritaire, contrairement aux contrats de location. D'ailleurs, les volumes de VO d'Enterprise "restent stables", assure le directeur des opérations.

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