S'abonner

Du danger de l'achat au comptant ou à crédit

Publié le 1 mars 2013

Par Armindo Dias
4 min de lecture
Nombre de petites et moyennes entreprises financent encore leurs véhicules en recourant à l'achat ou au crédit. Ce n'est pas sans danger et cela a des incidences comptables non négligeables.
Nombre de petites et moyennes entreprises financent encore leurs véhicules en recourant à l'achat ou au crédit. Ce n'est pas sans danger et cela a des incidences comptables non négligeables.

Si les grandes entreprises et les entreprises de tailles intermédiaires recourent massivement à la location longue durée pour financer leurs véhicules, c'est encore loin d'être le cas chez les petites et moyennes entreprises. Pour preuve : d'après l'Observatoire du véhicule d'entreprise ou OVE, si les entreprises de plus de 1000 salariés et celles de 100 à 999 financent leurs flottes en location longue durée à hauteur de respectivement 82% et 56%, ce n'est le cas dans les entreprises de moins de 10 salariés qu'à hauteur de 6%. Ces dernières entités privilégient encore très largement l'achat (44%), le crédit classique (22%) et la location avec option d'achat ou LOA (28%). Elles ne sont pas fautives pour autant, des barrières semblant encore devoir être levées au niveau de la location longue durée.

Encore des barrières à lever

"Les captives de constructeurs n'ont pas forcément intérêt à développer la location longue durée, les établissements financiers spécialisés souffrent encore d'un maillage géographique insuffisant et les grands intervenants du secteur de la location longue durée s'intéressent surtout à des entités qui exploitent un minimum de véhicules", souligne Bernard Roland, le gérant de la société de conseil en gestion de flottes automobiles BRC*. Les dirigeants de petites entreprises restent par ailleurs très attachés à la propriété dans la mesure où elle symbolise aussi leur réussite dans le monde des affaires. Ils n'en doivent pas moins prendre en compte certains paramètres s'ils optent définitivement pour l'achat ou le crédit, ces deux techniques de financement ayant des conséquences comptables non négligeables.

Des incidences comptables

Sur le plan comptable, le recours à l'achat ou au crédit se traduit en effet par une immobilisation dans les comptes avec écriture d'amortissements (seule une charge régulière correspondant au loyer versé est passée avec la location longue durée et la LOA). "Les entreprises qui ont à faire aujourd'hui à des difficultés de fonds de roulement n'ont donc pas intérêt à opter pour ces deux modes de financement", poursuit Bernard Roland. Celles qui peuvent se le permettre doivent tenir compte pour leur part de certains paramètres si elles ne veulent pas avoir de mauvaises surprises… là aussi sur un plan financier. "Elles doivent se fixer à l'avance une durée de détention des véhicules et respecter ce délai même si lesdits véhicules sont encore opérationnels", conseille le gérant de BRC. Et pour cause ! Les coûts d'entretien et de réparation des véhicules sont appelés à augmenter avec les années, et ils seront d'autant plus difficiles à revendre qu'ils sont âgés.

Importance du CO2

Tous les dirigeants d'entreprises sans exception doivent en outre tenir compte au préalable des émissions de CO2 des véhicules qu'ils comptent acquérir ou prendre en location longue durée s'il s'agit de VP. Ces émissions ont en effet une incidence sur le montant de la fameuse Taxe sur les véhicules de sociétés ou TVS, une taxe annuelle qui est due par toutes les sociétés possédant ou utilisant des VP et qui est fonction des émissions de CO2 (voir tableau). "Les VU et les véhicules dits de sociétés ou VS sont exonérés de TVS", souligne Bernard Roland. Avec ces deux dernières catégories de véhicules, la TVA est en outre récupérable, ce qui n'est pas le cas avec les VP. Ces derniers sont par ailleurs assujettis aux barèmes de bonus et de malus écologiques (voir tableau).Et cela peut faire très mal : le malus atteint les 6000 euros au-delà de 200 grammes de CO2/km. Un malus annuel de 160 euros est en outre à payer pour tout véhicule rejetant plus de 190 grammes de CO2/km.

* Elle réalise désormais ses missions de conseils au sein du groupe ERCG.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Laisser un commentaire

cross-circle