Déplacements professionnels : ce qui a changé (ou pas) en 5 ans
À l’époque, nombreux étaient les observateurs qui nous prédisaient la fin des déplacements professionnels au profit des réunions Teams et autres Zoom ; la quasi-disparition des bureaux physiques grâce au déploiement du télétravail ; la "mort" de la voiture et l’explosion des mobilités douces. La liste est longue.
Force est de constater que tous les scenarii envisagés ne se sont pas confirmés. Selon une étude conduite par Viavoice pour American Express France, le voyage d’affaires a pratiquement retrouvé ses niveaux d’avant-crise, dans les plus petites entreprises comme dans les très grandes : 93 % d’entre elles affirment effectuer des déplacements professionnels car elles y trouvent un sens économique.
Pour 56 %, il serait même impossible que leur entreprise se développe sans ces déplacements professionnels. D’autant qu’aujourd’hui, 70 % des dirigeants plébiscitent le présentiel, que ce soit pour fidéliser leurs clients ou aller chercher de nouveaux prospects, indique encore l’étude.
Même constat pour le télétravail. Outil privilégié par les entreprises en 2020 afin d’assurer la continuité d’activité en pleine crise Covid, il n’a pas connu l’explosion annoncée. La récente annonce d’Amazon demandant à ses 300 000 collaborateurs de revenir travailler cinq jours par semaine sur site à compter de début 2025, prouve qu’une forme de retour à l’ancien temps est d’actualité. Avant lui, Google ou encore Publicis avaient durci les conditions de travail à distance de leurs salariés.
La dernière édition de l’étude Ipsos pour l’Arval Mobility Observatory sur la "Mobilité des employés" à l’échelle européenne va d’ailleurs un peu dans le même sens (1) : elle montre que plus de six collaborateurs sur dix travaillent au moins un jour par semaine de chez eux. Un chiffre stable par rapport à 2022. Quant au nombre de jours télétravaillés, il affiche une très légère décrue à 1,7 jour en moyenne (-0,2 par rapport à 2022).
Côté usage de la voiture, le "grand soir" annoncé par les "anti-bagnoles" n’est finalement pas non plus arrivé. Toujours selon l’étude Ipsos, le recours à l’automobile reste prédominant pour les trajets domicile-travail (71 %) en Europe, comme pour les voyages professionnels (70%).
Finalement, c’est dans le domaine des nouvelles mobilités que les prévisions de 2020 se sont révélées les plus fiables : 65 % des entreprises européennes proposent au moins une solution de mobilité durable ou partagée, selon l’étude Ipsos. C’est six points de plus par rapport à 2022. Une démarche des employeurs européens plébiscitée par les salariés, puisque huit sur dix les utilisent, tandis que six sur dix affirment que de telles offres constituent un critère de choix lors d’une mobilité professionnelle.
L’Arval Mobility Observatory
(1). https://www.arval.com/amo/arval-mobility-observatory-ipsos-on-employees-mobility-amo
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