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Bruno Morizur, Athlon France : "Une flotte gérée de 37 000 véhicules fin 2018"

Publié le 11 mars 2019

Par Damien Chalon
6 min de lecture
Athlon fait figure de "petit loueur" en France avec une flotte gérée de 37 000 véhicules. La filiale de Daimler déborde pourtant d’ambition, tant sur son métier historique de la LLD, où elle vise les 50 000 véhicules, que sur le marché émergent de la mobilité.
Bruno Morizur, président d'Athlon France.

 

Que représente Athlon sur le marché français de la LLD ?

Athlon fait partie du top 5 des loueurs longue durée multimarques en France avec 37 000 véhicules gérés, un total en hausse de 20 % par rapport à 2017. Notre flotte se compose d’environ 33 000 véhicules en LLD et de 4 000 en fleet management. Il s’agit de notre 5e année consécutive de progression à deux chiffres. Notre objectif est d’atteindre rapidement le cap des 50 000 véhicules.

 

Quel est le poids de la filiale française pour Athlon ?

Au niveau global, Athlon gère un parc de 395 000 véhicules répartis dans 13 pays en Europe et est présent dans d’autres pays, notamment en Amérique du Nord au travers de partenariats stratégiques. La France est le 3e pays en taille de parc derrière les Pays‑Bas et l’Allemagne.

 

Comment êtes‑vous organisés ?

Nous disposons de six agences commerciales sur le territoire – Metz, Brignais, La Ciotat, Bordeaux et deux au Bourget –, de deux plateformes opérationnelles et d’une concession dédiée aux véhicules d’occasion. Au niveau humain, Athlon emploie 200 collaborateurs. Je tiens à souligner que nous avons beaucoup recruté depuis deux ans, suite au rachat de l’entreprise par Daimler Financial Services. Nous avons créé 45 postes.

 

Comment expliquez‑vous cette forte croissance ?

C’est le fruit d’une stratégie mise en œuvre il y a plusieurs années. Le premier pilier est de bien faire notre métier, à savoir de la location longue durée et de la gestion de flotte. Les clients attendent une qualité de service dans tous les processus. Nous misons sur l’excellence opérationnelle, c’est fondamental. Le deuxième pilier est le développement commercial. Celui‑ci passe par la vente directe de contrats de LLD par le biais de nos agences, mais aussi par la mise en place de partenariats de long terme en marque blanche pour toucher les TPE et les professions libérales. Sur ce dernier point, nous pouvons nous appuyer sur le partenariat initié en 2013 avec le Crédit Agricole sur la partie UCA Fleet et sur celui démarré en 2015 avec Mercedes‑Benz Financial Services.

 

Vous l’avez évoqué, Athlon a été racheté par Daimler Financial Services fin 2016. Quel impact cette opération a‑t‑elle eu sur votre activité ?

Le premier point est que cette opération a apporté un éclairage inédit sur Athlon. Nous avons gagné en visibilité. Le second point est que nous faisons désormais partie d’un grand groupe issu du secteur de l’automobile. Cela nous a permis d’investir dans des moyens humains, comme je vous le disais auparavant, mais aussi dans des systèmes d’information. Pour le reste, cela ne change pas fondamentalement notre organisation. Notre siège est toujours aux Pays‑Bas et nous demeurons un loueur multimarque.

 

Proposez‑vous de préférence des Mercedes‑Benz à vos clients ?

Quand nous avons été rachetés, certains pouvaient se poser la question. Mais la réponse est clairement non. Daimler a racheté Athlon pour qu’il reste un loueur multimarque. Nos clients ont des impératifs, nous les aidons à monter leur car policy et à trouver les bons compromis par rapport aux voitures dont ils ont besoin. Une marque comme Mercedes peut convenir au même titre que d’autres.

 

On note ces derniers temps un réel appétit des loueurs pour la LLD à particulier. Athlon ne s’est pas encore manifesté sur le sujet…

La LLD à particulier est effectivement un axe de développement pour plusieurs acteurs. Nous avons fait le choix délibéré de ne pas nous engager sur ce marché. Cela ne veut pas dire que nous n’allons jamais y aller. C’est pour l’heure une décision stratégique, nous considérons qu’il y a encore des possibilités de croître dans la LLD et la gestion de flotte en entreprises. La LLD à particulier, ce n’est pas le même métier, cela nécessite une organisation spécifique, une capacité à gérer toutes les demandes de crédit des particuliers et plus de ressources en termes de gestion.

 

Le cycle WLTP va bientôt être appliqué sur tous les véhicules. Cette perspective vous inquiète‑t‑elle ?

Je ne suis pas vraiment inquiet, les changements réglementaires font partie du jeu, même si celui‑ci est significatif. Cela va demander beaucoup de pédagogie, de présence et d’attention. Nos clients savent que WLTP va bouleverser leur car policy. C’est dans ces situations que nous devons remplir notre mission de conseil auprès d’eux. C’est l’essence de notre métier. En fonction de leurs ambitions, de leur profil d’utilisation de flotte, de leurs objectifs et de leur localisation, nous pourrons tantôt leur conseiller d’anticiper le renouvellement de leur parc ou, au contraire, d’attendre un peu. Ce sera analysé au cas par cas.

 

Comment accompagnez‑vous vos clients sur les nouvelles énergies ?

Au niveau des énergies, notre recommandation est de choisir la motorisation la mieux adaptée aux usages. Cela dépend essentiellement de la loi de roulage. Si nos clients parcourent 15 000 km par an, on leur propose de l’essence. Mais vous savez que la moyenne des contrats de LLD se situe plutôt au‑dessus de 30 000 km. Dans ce cas, le diesel demeure le plus compétitif en coût d’usage. Après, il peut y avoir des décisions politiques de la part de certaines entreprises qui nous annoncent qu’elles renoncent au diesel au profit de l’essence ou de l’électrique. C’est notre rôle de les accompagner dans leur démarche.

 

Athlon a également l’image d’un loueur proactif sur les questions de mobilité. Que proposez‑vous concrètement ?

Depuis le 1er janvier 2018 et l’apparition des plans de déplacement d’entreprise, la mobilité est un sujet pour bon nombre de sociétés. Pour nous, c’est un réel enjeu d’aller au‑dela de la gestion de flotte et de proposer de nouvelles solutions de mobilité. Nous accompagnons, par exemple, nos clients dans l’autopartage avec Car2Use. Nous avons également un produit comme Flex2Use qui permet à un conducteur de moduler son budget comme il le souhaite. Ainsi, il peut choisir d’opter pour un véhicule plus petit et de ce fait moins onéreux en location longue durée au quotidien et de convertir la part de budget restante et donc non consommée en un crédit à utiliser pour profiter d’un plus grand véhicule pour ses vacances ou ses week‑ends. Nous allons introduire de nouveaux services en 2019 et relancer notre club de la mobilité qui va désormais s’appeler "les clés de la mobilité".

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