2022, une année de transition pour la location longue durée

Le marché de la location longue durée se caractérise, depuis de nombreuses années, par sa résilience. Dans un contexte compliqué depuis 2019 pour le secteur automobile, la LLD a inexorablement creusé son sillon, attirant à elle un nombre croissant d’entreprises.

L’année 2022 a pourtant dérogé à la règle. François Brabander, le président du Sesamlld, le syndicat représentatif de la profession, parle d’une "année de transition" au cours de laquelle tous les indicateurs du marché automobile français ont viré au rouge. Y compris la location longue durée.

A lire aussi : Les bons chiffres de la LLD en 2021

Sur les 1 787 099 voitures particulières et utilitaires légers immatriculés en France l’an passé, 714 511 l’ont été à destination des particuliers et 636 628 pour le compte de professionnels. Deux canaux qui ont respectivement baissé de 3,9 et 11,8 % par rapport à 2021.

Ce repli prononcé du marché des flottes a logiquement eu un impact sur le business de la LLD, majoritaire dans ce domaine. Les mises à la route des loueurs se sont élevées à 487 236 unités en 2022, soit 11,4 % de moins que l’année précédente.

5,4 % du marché des particuliers

François Bradander souligne toutefois que la LLD demeure un pilier du marché automobile, dont elle a représenté 27,3 % au cours des 12 derniers mois. Sa part de marché s’est même élevée à 58 % sur le canal des flottes, avec 363 266 unités. La location longue durée peine toujours en revanche à séduire les particuliers avec 38 711 immatriculations en 2022, soit une part de marché de 5,4 %.

Toutefois, cette baisse d’activité en matière de véhicules neufs ne met pas en péril la santé des loueurs. Loin de là. Jamais ceux-ci n’ont aussi bien gagné leur vie, en témoignent les résultats financiers publiés par Arval, LeasePlan et ALD ces derniers mois.

A lire aussi : Solide premier semestre 2022 pour Arval

Le parc roulant global géré par les loueurs est d’ailleurs en augmentation. Il s’élève à 1 569 888 véhicules sous le régime de la LLD, soit une hausse de 1,9 %, et à 295 725 unités en fleet management (+2,9 %).

Cette progression s’explique tout simplement par le fait que les clients de loueurs prolongent en masse leurs contrats en cours, faute de pouvoir être livrés en véhicules neufs. Les durées des contrats dépassent à présent les 40 mois.

"La préconisation est effectivement de prolonger les contrats puisque nous devons faire face à des délais de livraison qui atteignent huit à dix mois, contre trois à quatre mois en temps normal, confie François Bradander. Par conséquent, les loueurs voient leur portefeuille de commande à livrer grossir, il a plus que doublé entre 2021 et 2022."

Chute du diesel

Les prolongations de contrats peuvent aussi s’expliquer, dans une moindre mesure, par l’inquiétude qui gagne les entreprises quant au choix de leurs futurs véhicules. Ou plus précisément sur l’énergie à privilégier.

Dans ce domaine, les loueurs mettent en avant leur rôle de conseil. Ce qui se traduit par des mouvements forts au niveau des énergies mises à la route. Ainsi, le diesel n’a représenté que 36,1 % des mises à la route en location longue durée de VP et VUL en 2022, perdant 8,4 points par rapport à 2021. Ont suivi, dans l’ordre d’importance : l’essence (30,1 %), les hybrides (14,4 %), les hybrides rechargeables (9,4 %) et les électriques (8 %).

Le tout donne une moyenne de rejets de CO2 à 122,7 g/km, contre 124,2 g/km en 2021. A titre de comparaison, le marché global a terminé l’année à 125,7 g/km.

A lire aussi : ALD vers une année 2022 record grâce au marché de l’occasion

Sur le marché de l’occasion, les nombreuses prolongations de contrats ont entraîné une forte baisse des restitutions, et donc des ventes VO. Leur nombre est tombé à 406 655 unités en 2022, soit 21 % de moins qu’en 2021.

Les loueurs ont toutefois profité de l’explosion des prix sur le marché VO, surtout sur la tranche des modèles âgés de moins de trois ans, dont ils sont les principaux pourvoyeurs.