Le plan du gouvernement pour aider le rétrofit
Décarboner le parc existant et peut être désamorcer la bombe sociale qui risque d'exploser avec la mise en place des ZFE en France en 2025. L'objectif n'est pas clairement avoué par le gouvernement mais ce dernier a décidé d'accélérer le développement du rétrofit en France.
Cette technique, qui consiste à transformer un véhicule thermique en une voiture électrique, a de quoi séduire sur le papier. Mais depuis 2020, date à laquelle la réglementation a permis d'homologuer pour la route des véhicules rétrofités, la technique reste dépendante de nombreuses contraintes financières, techniques et réglementaires. Le plan dévoilé par l'exécutif, mercredi 26 avril 2023, a pour but de desserrer l'étau des contraintes sur une filière en plein devenir sur le sol français, notamment grâce au travail réalisé par l'association AIRe (Acteurs de l'industrie du rétrofit).
"Pour les 20 millions de voitures et de camions déjà en circulation en France, le gouvernement souhaite accélérer le développement d’une large offre de rétrofit, permettant de transformer des véhicules thermiques en véhicules électriques à batterie, à combustible hydrogène ou en véhicules hybrides rechargeables", indique le gouvernement dans un communiqué.
Des aides renforcées
Le rétrofit bénéficie déjà de subventions, renforcées depuis le 1er janvier 2023. A ce jour, le montant des primes peut atteindre 6 000 euros pour la transformation d'une voiture particulière et 10 000 euros pour un utilitaire léger. Dans une ZFE, une surprime comprise entre 1 000 euros et 3 000 euros en cas d’octroi d’une aide locale vient désormais compléter ces montants.
Par ailleurs, les véhicules lourds (car, bus...) rétrofités sont éligibles à l’appel à projets "Ecosystème des véhicules lourds électriques". L’enveloppe consacrée ici au titre de 2023 s'élève à 60 millions d'euros, sachant que l'accompagnement financier peut atteindre 150 000 euros selon le type de véhicule.
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Des aides substantielles mais qui sont loin de compenser le coût de la transformation qui peut s'élever à 20 000 euros pour un véhicule particulier. Une aide supplémentaire sera accordée dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024.
Simplification réglementaire
L'autre frein au développement du rétrofit repose sur les démarches administratives. Déjà depuis le 1er janvier 2023, la clause de détention préalable à la conversion du véhicule est supprimée. L’aide n'était accessible que si le demandeur possédait depuis au moins un an le véhicule qu’il souhaitait transformer.
Cette clause empêchait les professionnels d'acquérir des véhicules pour les rétrofiter, de les revendre ou de les remettre en location avant cette durée. Sa suppression permettrait ainsi de développer le marché.
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Selon Rev Mobilities, l'un des premiers acteurs du marché, 20 millions de véhicules thermiques seront encore en circulation en France en 2035. Si ces modèles étaient interdits à la circulation, le rétrofit deviendrait une alternative économique à l’achat d’un véhicule électrique neuf ou d’occasion. Avantage induit, ces véhicules vieillissants éviteraient la casse, entameraient une deuxième vie et préserveraient ainsi les ressources naturelles.
Enfin, le gouvernement s'engage à soutenir la définition d'un cadre européen pour le rétrofit. Il s'agit de lancer un vaste marché pour la transformation des véhicules thermiques.
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